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Une « Force du destin » sobre et sonore

A voir, Les critiques, Montpellier, Opéra, Toulon
Yánnis Kókkos met en scène La Force du destin de Verdi
Yánnis Kókkos met en scène La Force du destin de Verdi

Photo Marc Ginot

L’un incarne le renouveau du paysage musical, l’autre use d’une pratique théâtrale désormais d’un autre âge : le chef d’orchestre Roderick Cox et le metteur en scène Yánnis Kókkos lancent la saison 2024-2025 de l’Opéra Orchestre national Montpellier avec le chef-d’oeuvre de Verdi.

Nommé au printemps dernier, formé à la musique classique aux États-Unis – où il devient entre autres le chef associé de l’Orchestre du Minnesota, avant de débarquer en Europe pour poursuivre une carrière internationale en tant que chef invité –, le jeune et très charismatique chef d’orchestre noir-américain Roderick Cox prend en cette rentrée ses fonctions de nouveau directeur musical de l’orchestre montpelliérain et fait une première impression à la hauteur de l’évènement. À l’occasion d’un concert symphonique dédié à des compositeurs exclusivement américains (Adams, Barber, Higdon), et donné sans public à cause de la crise du Covid-19, puis d’une production de Rigoletto menée tambour battant en 2021, il a su installer une relation de confiance et d’estime avec les musiciens comme avec le public qui lui réserve un accueil triomphal. Les objectifs pour son mandat ne manquent pas. Il compte s’engager à la fois en faveur de la diversité des répertoires et des publics.

Pour son retour à Verdi, Roderick Cox se confronte à une œuvre tardive et complexe en raison de sa versatilité stylistique. Dès l’implacable alarme qui enclenche l’ouverture dramatique, le chef propose une direction ample et brillante. Fin musicien, il sait privilégier de façon inspirée la douceur et la subtilité à l’excès et à la profusion d’effets. Mené d’une baguette aussi vive que posée, son Verdi n’est pas seulement tout feu tout flamme, mais aussi d’un fort beau clair-obscur. La tension haletante qui sous-tend l’intrigue se fait entendre sans être lourdement forcée. Font merveille les passages qui réclament le plus de recueillement, des pieuses et lumineuses prières jusqu’aux toutes dernières mesures jouées dans un murmure suspendu non dénué de force tragique.

Très classique, la production que signe Yánnis Kókkos enchante moins. Esthète inspiré de peintures de James Ensor, il opte pour des tableaux grand format au style dépouillé. Avec pour toile de fond un ciel nébuleux et menaçant, une croix immense figure à elle seule le couvent où les protagonistes trouvent refuge ; quelques carcasses d’immeubles bétonnés que jouxte un bordel dessinent quant à elles les ruines d’un champ de bataille. Le metteur en scène ne craint pas de sursignifier les deux thèmes majeurs de l’œuvre que sont la religion et la guerre. Le geste reste sobre et élégant, mais assez convenu et hélas dépourvu de la moindre direction d’acteurs. Au début, le couple fugitif chante à genoux, prostré au sol, son départ précipité. La scène s’anime davantage dans les passages de chœurs, des beuveries populaires ou un étonnant carnaval macabre sous convulsions. La Preziosilla d’Éléonore Pancrazi emporte la mise avec une verve bienvenue.

Côté distribution, La Force du destin n’est pas sans contenir de redoutables difficultés. L’Alvaro très sonore d’Amadi Lagha possède la vaillance requise pour le rôle, mais le timbre n’est ni très beau ni suffisamment coloré. Les aigus souvent brutaux sortent un tantinet claironnés. Yunuet Laguna peut aussi compter sur d’opulents moyens vocaux qu’elle sait mieux maîtriser. Elle offre un chant plus noble, plus moelleux, plus nuancé, et émeut dans le « Pace mio Dio » final de Leonora. Stefano Meo paraît à la fois bien solide et pondéré dans le rôle du frère vengeur. Certains rôles plus secondaires tirent aisément leur épingle du jeu. Notons la plaisante veine bouffe du baryton Leon Kim et surtout la fraîcheur et l’engagement du ténor Yoann Le Lan.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

La Force du destin
Opéra en quatre actes
Musique Giuseppe Verdi
Livret Francesco Maria Piave, d’après Don Álvaro o La fuerza del sino de Ángel de Saavedra
Direction musicale Roderick Cox
Mise en scène, décors et costumes Yánnis Kókkos
Avec Yunuet Laguna, Amadi Lagha, Stefano Meo, Vazgen Gazaryan, Leon Kim, Éléonore Pancrazi, Jacques-Greg Belobo, Yoann Le Lan, Séraphine Cotrez, Laurent Sérou, Ryu Yonghyun, Marie Sénié, Alejandro Fonte, Xin Wang, Hyoungsub Kim, et les danseur·ses Claire Angibeau, Emmanuelle Jay, Eva Julliere, Chloé Lendormy, Chloé Scalese, Clara Villalba, Sébastien Bellegy, Kevin Castellani, Bryan Da Ros, Mohamed Kouadri, Alfredo Morales, Guillaume Revaud
Cheffe de chant Anne Pagès-Boisset
Cheffe de choeur Noëlle Gény
Chœur Opéra national Montpellier Occitanie
Chef de chœur Christophe Bernollin
Chœur de l’Opéra de Toulon
Orchestre national Montpellier Occitanie
Collaboration artistique à la mise en scène Stephan Grögler
Collaboration artistique et dramaturgie Anne Blancard
Costumes Paola Mariani
Chorégraphie Marta Bevilacqua
Lumières Giuseppe di Iorio
Concepteur vidéo Sergio Metalli
Assistant à la scénographie Cléo Laigret
Chef assistant et coach italien Marco Crispo

Coproduction Fondazione Teatro Regio de Parme ; Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie
Reprise en coproduction avec l’Opéra de Toulon

Durée : 3h25 (entractes compris)

Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie
les 22, 24 et 27 septembre 2024

Opéra de Toulon
les 18 et 20 octobre

24 septembre 2024/par Christophe Candoni
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