« Je suis devenu à moi même une question. J’ai perdu mon temps. Je ne me suis pas réveillé à temps. J’ai voulu retenir le temps. J’ai voulu faire avancer le temps. Je me suis retrouvé en contradiction avec le temps. Je n’ai pas voulu grandir. Je n’ai pas voulu mourir. Je n’ai pas laissé les choses venir à moi. »
Auto-accusation, extrait
Un homme s’auto-accuse. Il énonce ce qui l’a constitué, nomme ce qu’il est devenu, énumère ses actes, expose ses fautes, tente de se dire dans la langue qui l’a forgé.
Ludique, féroce, grinçante
C’est une accusation qui se joue d’elle-même.
Ce sont les Confessions d’un contemporain.
C’est une pièce sans action ni décor.
L’action est de parler.
La parole a le rôle principal.
C’est une traversée, comme en musique, une suite de mouvements dans lequel acteur et public sont emportés.
C’est aussi un rendez-vous que l’on prendrait régulièrement, avec le texte et l’acteur.
Il y en a eu deux déjà : l’un il y a dix ans au Conservatoire National, l’autre, la saison passée, à La Loge.
La sortie de résidence à Lilas en Scène en sera un troisième.
Ses murs nous inspireront une nouvelle écoute, un autre regard.
Félicité Chaton
Auto-accusation
Pièce parlée de Peter Handke
Nouvelle traduction : Félicité Chaton, Sarah Blum, avec la complicité de Sophie Semin.
Le texte original allemand est édité aux éditions Suhrkamp in Publikumsbeschimpfung und andere Sprechstücke.
Avec : Xavier Legrand
Mise en scène : Félicité Chaton
Lumières et son : Marinette BuchyThéâtre Studio Altorville
du 17 au 27 janvier 2018 à 20h30
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