Pour moi, ce spectacle est un voyage dans une Ukraine inconnue au moment où la conscience contemporaine occidentale affronte ce qu’elle n’est pas capable d’appréhender. L’histoire débute par un voyage dans un patelin situé sur une terre oubliée de Dieu et des autorités. C’est un voyage de la conscience contemporaine occidentale à travers des villages ukrainiens, un périple très proche d’un voyage en terre aborigène.
En effet, la toute première impression que l’on se fait de la province ukrainienne est qu’elle est sauvage. Mais, petit à petit, on comprend que l’on se trouve dans des méandres offrant des visions différentes, dans un monde archaïque teinté de magie où toutes nos valeurs et nos repères habituels sont caducs.
Dans Viï, le héros nommé Khoma Brout accepte une épreuve qui lui est proposée ; il doit prier jusqu’au matin, sans regarder Viï dans les yeux. Il lève les yeux sur Viï cinq secondes avant la fin de la prière et meurt entre le premier et le troisième cri du coq. Extrait de la note d’intention de Vlad Troitskyi
Le Roi Lear – prologue librement inspiré de William Shakespeare
Le Montfort du 28 novembre au 7 décembre 20 h 30 i dim. 2 déc. 16 h
Le Théâtre Dakh dissèque cette célèbre tragédie en choisissant de ne traiter que son prologue et d’en y extraire toute trace de dialogue.
Cette version purement visuelle explose d’un patchwork d’influences artistiques, du bunraku, théâtre de marionnettes japonaises manipulées à vue, à la musique envoûtante de l’ethno-chaos band ukrainien dakhabrakha, présent sur le plateau. L’absence de discours entraine les personnages, tour à tour mafieux ou marionnette manipulée par ses pairs, dans un étrange rituel païen rythmé par les voix diaphanes de trois femmes vêtues de robes de mariée, qui imprègnent chaque recoin d’une atmosphère mystérieuse. Elles sont tel un chœur antique, témoin impuissant de cette fable tragique, et, tel un chœur, leur présence nous souffle l’écho contemporain des tourments de Lear. Vlad Troiskyi se demande lui-même : « N’y a-t-il pas une quelconque ressemblance entre le royaume de Shakespeare et les réalités actuelles dans l’État d’Ukraine ? » (extrait dossier vidy)
VIÏ – le roi terre
Théâtre de la ville
du 10 au 14 décembre 2012
20 h 30 spectacle en ukrainien & français
création 2012
d’après la nouvelle de Nicolas Gogol
Tout comme la Russie, l’Ukraine est une terre fertile en histoires. L’immense nicolas gogol en fait son miel dans un recueil imprégné de merveilleux et de fantastique. Au cours de l’un de ces récits, le héros accepte d’endurer une épreuve : prier toute une nuit sans regarder Viï dans les yeux. Mais cinq secondes avant la fin, il lève le regard et meurt entre le premier et le troisième chant du coq.
Créateur puissant, Vlad Troitskyi va s’emparer de cette fable pour la transposer dans l’époque contemporaine. Pour l’occasion, il travaillera à nouveau avec son groupe musical, dakhabrakha, un « ethnochaos band », élément clef d’un travail qui puise dans la tradition populaire pour toucher à la création contemporaine, le tout dans une authentique fascination pour les rites archaïques et la mystique. Un projet à découvrir et qui risque bien de faire date. René Zahnd d’après dossier de presse.
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