Je découvre Barbara Loden à travers le livre de Nathalie Léger «Supplément à la vie de Barbara Loden». Construit comme une enquête, une recherche, le livre évoque l’actrice à travers son film «Wanda» réalisé sans moyens, dans lequel elle incarne l’héroïne.
Il y a d’abord l’errance de cette femme, Wanda, apparemment sans attaches et sans désir ; il y a ensuite la recherche de Barbara Loden, une actrice rare, une cinéaste inspirée, une femme secrètement blessée, et qui cherche la vérité de son existence à travers un fait divers ; il y a enfin l’enquête menée par Nathalie Léger. Trois destins entremêlés pour une même recherche sans objet, une même façon d’esquiver ou d’affronter la réalité.
Puis je découvre le film. Le personnage de Wanda est inspiré d’Alma Malone dont Barbara Loden apprend l’existence à travers un fait divers, dans un journal le 27 mars 1960. Alma Malone déserte son foyer pour suivre Mr Ansley qui a déjà fait plusieurs séjours en prison. Le 23 septembre 1959, Mr Ansley kidnappe le directeur d’une banque. Alma est chargée de le suivre dans une voiture jusqu’à la banque, puis de l’attendre dans la rue pour assurer leur fuite, mais elle se perd et quand elle arrive à la banque tout a déjà échoué : Mr Ansley a été abattu par la police, elle-même est arrêtée et condamnée à 20 ans de prison. Au procès, elle dira seulement «I’m glad it’s all over» («Je suis heureuse que tout soit
fini»).
Ce qui fait la spécificité du personnage imaginé et joué par Barbara Loden à partir de cette histoire, c’est sa désertion. Elle se laisse mener, guider par cet homme qui ne lui accorde presque aucune attention, elle est figurante, accompagnatrice et pourtant trouve une forme de justification de son existence. «L’Amérique, dit-elle à Michel Ciment, est un pays où les femmes n’ont d’identité que par l’homme qu’elles trouvent».
Il y a bien une révolte silencieuse dans « Wanda » et à travers elle, en Barbara Loden, même si au départ le film fut très mal reçu par les féministes. C’est Marguerite Duras, puis Isabelle Huppert qui initient sa notoriété en France. Extrait de la note d’intention de Marie Rémond.
Vers Wanda
Un projet de Marie Rémond autour de Barbara Loden
Création collective :
Clément Bresson
Sébastien Pouderoux
(Pensionnaire de la Comédie-Française)
Marie Rémond
Collaboration artistique :
Christophe Garcia
Christèle Tual
Lumière :
Marie-Christine Soma
Scénographie, costumes :
Marie La Rocca
Assistanat costumes :
Isabelle Flosi
Coupeuse :
Anne Tesson
Stagiaire scénographie, costumes :
Paul Trottet
Construction décor :
Ateliers du Théâtre Vidy-Lausanne
Sculpture :
Alexandre Obermoser
Avec :
Clément Bresson : Elia Kazan et commentaires film
Sébastien Pouderoux* : Monsieur Denis et commentaires film
Marie Rémond : Barbara Loden, Wanda et commentaires film
*Pensionnaire de la Comédie-Française
Durée : environ 1h45
Du 11 au 28 septembre 2013
Au Théâtre National de la Colline du 3 au 26 octobre 2013
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !