Les rythmes du tango pour accompagner la mise à mort de l’élève de Ionesco: c’est le parti pris d’Hélène Laurca dans cette version revisitée de La leçon. C’est emballant et très bien interprété.
Du rouge et du noir. Dès le début du spectacle on sent le côté prédateur de la pièce. La musique de Jérôme Duchemin à l’alto installe un bon climat inquiétant et la première entrée de la bonne, Carole Brossais, est jouissive. La musique précipite les mots de Ionesco. Les notes aimantent les gestes du professeur (Laurent Themans) et de l’élève (Célia Clayre) totalement sous l’emprise de son prescripteur, elles agissent comme un élixir qui va faire plonger la pauvre fille.
Les comédiens affichent une belle force comique. Lorsque Marie, la bonne dit « l’arithmétique ça énerve ! » , Carole Brossais griffe le revers d’une assiette: c’est irrésistible. Et face à l’élève le professeur devient lui aussi par moment un petit enfant ébahi devant tant d’ingénuité. Le jeu est divers et très bien modulé.
La mise en scène a du rythme, les mots de Ionesco s’accélèrent ou ralentissent selon l’action, et on sent bien la montée de la tension et la gradation de cette grande pièce criminelle. On a un petite réserve sur la scénographie et ces meubles rustiques qui ne sont pas de très bon goût. Il faut juste les oublier.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
La leçon
d’Eugène Ionesco
Avec Laurent Thémans, Célia Clayre, Carole Brossais et Jérôme Duchemin
Mise en scène : Hélène Laurca
Chorégraphie : Sabine Fontbonnat-Lecat
Musique : Jérôme Duchemin
Régie : François Leneveu
en partenariat avec L’Usine à Danses
Théâtre Alizé du 5 au 27 Juillet à 16h
Off 2014 d’Avignon
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !