Une heure et dix-huit minutes de Elena Gremina
Un mort fait trembler le Kremlin. Alors qu’il tente de dénoncer un des plus grands scandales financiers de l’ère Poutine, l’avocat Sergueï Magnitski est placé en détention provisoire fin 2008. Son état de santé s’y détériore, mais il refuse de changer sa déposition qui incrimine des fonctionnaires haut placés. On le change de prison au lieu de le soigner. C’est mourant qu’il subit un dernier transfert. À son arrivée, il est tabassé puis abandonné sur le sol d’une cellule où il mettra une heure et dix-huit minutes à s’éteindre. C’est le titre qu’ont choisi Elena Gremina et Mikhaïl Ougarov pour cette pièce créée au Teatr.doc, scène moscovite la plus contestataire du moment.
Née du bouleversant témoignage de la mère de Magnitski, l’œuvre dénonce la parodie de justice qui présida à sa mort. Le spectacle ouvre le procès de ce crime politique qui provoqua une brusque tension des relations entre Russie et États-Unis. Une série de monologues retrace la longue chaîne des complicités cachées, celles du procureur, du médecin ou du juge. La pièce fut reçue en Russie comme un coup de point dans le système Poutine.
Le voile est enfin levé sur le courage et le martyre moderne de Magnitski.
Une heure et dix-huit minutes de Elena Gremina
Mise en scène : Cécile Auxire-Marmouget
Traduction : Tania Moguilevskaia, Gilles Morel
Avec Mickaël Taboyan, Cécile Auxire-Marmouget, Luc Chareyron, Priscille Cuche, Caroline Fornier, Anne-Lise Guillet, Gilles Morel, Christian Taponard
Scénographe – Pierre Mélé
Créateur lumière – Olivier Modol
Créateur son – Alain Lamarche
Créateur costumes – Cécile Auxire-Marmouget, Patricia Depetitville
Photographe – Henri Granjean
Production – Compagnie Gazoline / Coproduction – Les Célestins, Théâtre de Lyon
Du 13 au 26 février 2014
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !