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La puissance d’Une femme en pièces de Kornél Mundruczó

À la une, Coup de coeur, Festival d'Avignon, Les critiques, Théâtre
Natalia Kabanow

Photo Natalia Kabanow

C’est une claque théâtrale que le cinéaste Kornél Mundruczó a donnée au Festival d’Avignon avec Une femme en pièces. Ce spectacle émotionnellement puissant et bousculant fait le portrait d’une héroïne accablée par le malheur en lutte contre la pression qu’exercent sur elle la famille et la société.

Au théâtre, Kornél Mundruczó se distingue par une écriture éminemment cinématographique. C’est d’ailleurs sur une longue séquence filmique que s’ouvre sa mise en scène d’Une femme en pièces. Celle-ci donne à voir d’une manière sidérante et éprouvante l’événement crucial sur lequel repose le propos dramatique de la pièce : l’accouchement à domicile d’une jeune femme qui perd son bébé. Un léger bond dans le temps permet le retour au théâtre grâce au dévoilement spectaculaire d’un décor exceptionnel figurant l’intérieur en coupe d’un appartement avec ses pièces en enfilade magnifiées par l’obsession du détail et l’horizontalité du plateau. A l’occasion d’un déjeuner dominical particulièrement explosif, l’héroïne se voit comme dépossédée de son propre drame, récupéré sans ménagement par son entourage au discours désapprobateur incapable d’apporter le soutien et l’affection nécessaires. La mère, la sœur, chacun s’enferme dans ses certitudes pour doucement vriller dans le non contrôle de soi.

En duo avec l’autrice et scénariste Kata Wéber, Kornél Mundruczó interroge les répercussions traumatiques du drame survenu en exacerbant les relations conflictuelles qui font se déchirer la cellule familiale au bord du délitement, mais, plus largement encore, en creusant les tabous et tensions d’une société à la morale radicalement étriquée. Dans ces conditions, l’héroïne ne peut que se présenter comme une opposante, une résistante. Aussi fragilisée que déterminée à ne pas se conformer. Elle lutte pour imposer son droit de décider de sa propre existence, de faire son deuil, d’organiser sa survie, comme elle l’entend.

Justyna Wasilewska incarne sublimement le rôle central de la pièce et rend compte dans un jeu d’une extrême sensibilité, la souffrance et la violence endurées, la solitude profonde du personnage spectatrice de sa propre histoire. La mise en scène montre précisément l’état gravitationnel de la femme ne parvenant à trouver sa place dans les conversations bavardes, triviales, hostiles, auxquelles se livre la famille autour de la table de la cuisine et du salon et se repliant dans un imaginaire propre à l’enfance avant de s’affirmer avec une forte combativité.

Maître de l’hyperréalisme, Kornél Mundruczó signe comme à son habitude une mise en scène très soignée, explicite et parfaitement consciente de cela. La densité des comédiens fabuleux, l’ambition et la virtuosité maîtrisées de la représentation permettent au spectateur de s’immerger dans la pleine intimité de son sujet, sans rien épargner, sans rien occulter, et de le confronter autant à la dévastation qu’à la tentative de reconstruction avec une rare force rare d’évocation.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Une femme en pièces
Texte Kata Wéber
Traduction Jolanta Jarmolowicz
Mise en scène Kornél Mundruczó
Avec Dobromir Dymecki, Monika Frajczyk, Magdalena Kuta, Sebastian Pawlak, Marta Scislowicz, Justyna Wasilewska, Agnieszka Zulewska
Dramaturgie Soma Boronkay
Musique Asher Goldschmidt
Scénographie, costumes Monika Pormale
Lumière Paulina Góral
Assistanat à la mise en scène Karolina Gebska
Assistante scénographie, responsable de production Karolina Pająk
Assistante costume : Małgorzata Nowakowska

Production TR Warszawa
Avec l’aide de l’Institut Balassi (Varsovie)

Durée : 2h40

Festival d’Avignon 2021
Gymnase du Lycée Aubanel
du 17 au 25 juillet

Athens & Epidaurus Festival
du 2 au 4 septembre

Romaeuropa Festival
du 17 au 19 septembre

Vilnius International Theatre Festival Sirenos
le 27 septembre

Thalia Theater, Hamburg
Les 13 au 14 novembre

18 juillet 2021/par Christophe Candoni
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