André Markowicz et Jean Bellorini entretiennent depuis plusieurs années un dialogue artistique riche. Traducteur des grandes œuvres de la littérature russe, André Markowicz est aussi un pédagogue passionné, un artiste du plateau qui invente des formes spectaculaires en mariant poésie et musique en toute liberté. Il propose ici quatre soirées exceptionnelles. Deux autour de la poésie russe avec la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton, et deux autres autour de l’œuvre de Françoise Morvan, poétesse et traductrice, avec la chanteuse Annie Ébrel et la contrebassiste Hélène Labarrière. Une invitation à voyager dans les langues et les saisons, d’Est en Ouest.
Vendredi 21 janvier 2022 à 20h30
Les Arbres
poèmes de Marina Tsvétaïeva
Les Arbres est un des cycles majeurs d’Après la Russie, le plus grand livre de Marina Tsvétaïéva, née en 1892 et morte en 1941. C’est un cycle de l’exil, un cycle du peuple de l’exil, le peuple juif. C’est aussi le cycle de la sécheresse, celui du vent et de la couleur grise : la couleur du vent sec dans les arbres, et la couleur des cheveux de la vieillesse. À peine âgée de trente ans, Marina Tsvétaïéva avait les cheveux gris. C’est une suite bouleversante, toujours changeante. André Markowicz dira les textes en russe et en français. Les recherches de Sonia Wieder-Atherton sur le répertoire interdit des musiciens russes du XXe siècle, qui ont partagé le destin des poètes et celui de tant de personnes en URSS, laissent présager que la musique sera aussi bouleversante que les poèmes.
avec Sonia Wieder-Atherton (violoncelle) et André Markowicz
durée 1h
Samedi 22 janvier 2022 à 20h30
Requiem
poème d’Anna Akhmatova
3e suite pour violoncelle seul, opus 87 de Benjamin Britten
Si les mots de la poétesse russe Anna Akhmatova, interdite de publication par le régime stalinien, parviennent encore jusqu’à nous aujourd’hui, c’est qu’elle les a d’abord inscrits dans les esprits avant de les figer sur le papier. Elle a confié à la mémoire de ses amies les douze poèmes et la préface de Requiem, composés entre 1935 et 1938.
Avec ce concert-lecture, André Markowicz propose une expérience similaire : confier, dans l’instant, les mots parlés, langues mélangées ; délivrer les poèmes dans l’immédiateté, de bouche à oreilles, de cœur à cœur. La violoncelliste Sonia Wieder-Atherton, en choisissant de faire entendre les notes de Benjamin Britten en regard des mots d’Anna Akhmatova, ouvre un espace sonore inattendu. Le dialogue entre les cordes et la voix s’installe comme une évidence, tant la charge émotionnelle et l’épure des deux matériaux se font écho.
avec Sonia Wieder-Atherton (violoncelle) et André Markowicz
durée 1h
Vendredi 28 janvier 2022 à 20h30
Avril de Françoise Morvan
« Depuis plusieurs années, Françoise Morvan se livre à une expérience de poésie destinée à un public qui ne lit pas de poésie. Mettant ses textes en résonance avec les chansons du répertoire traditionnel breton interprétées par Annie Ébrel et avec la poésie russe, elle compose des histoires très simples, nées d’un lieu et d’un temps précis mais ouvrant sur la poésie universelle : ici, l’adolescence et le trouble d’un printemps froid, une journée de lessive en avril dans un village de Cornouaille – et la poésie russe en écho à la tradition chantée de la Bretagne intérieure pour dire le passage d’un âge à l’autre, d’un monde à l’autre, ce tremblement au bord du temps. »
André Markowicz
avec Françoise Morvan
chansons populaires bretonnes et improvisations à la contrebasse par Annie Ébrel et Hélène Labarrière
poèmes russes dits et traduits par André Markowicz
Avril est publié aux Éditions Mesures.
durée 1h
Samedi 29 janvier 2022 à 16h
L’Oiseau-Loup
de Françoise Morvan
lecture dirigée par Jean Bellorini
L’Oiseau-Loup raconte l’amitié de deux jeunes adolescents dont les destins basculent. D’un côté il y a François Kerrouallan, fils de paysan à la voix d’ange. De l’autre, une jeune fille à la santé fragile placée au grand air dans la maison de sa grand-mère. L’écriture de Françoise Morvan explore avec délicatesse ce temps suspendu de la fin de l’enfance. À cette bascule intime, répond une bascule sociétale : celle de la fin des années 1980, où disparaissent en Bretagne l’influence de l’Église et la culture du monde paysan traditionnel.
Jean Bellorini s’empare de cette partition où les voix parcourent les pages comme le vent caresse les feuilles dans le cadre d’une lecture menée avec deux comédiens et un musicien de sa troupe.
avec Marc Plas, Mélodie-Amy Wallet
euphonium Anthony Caillet
L’Oiseau-Loup sera publié aux Éditions Mesures.
durée 1h
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