Un Lancelot gay friendly !

photo Franck Beloncle

Voici le 5ème épisode du Graal Théâtre de Julie Brochen et Christian Schiaretti d’après l’épopée écrite par Florence Delay et Jacques Roubaud sur la chevalerie médiévale. Pour le dernier épisode du premier cycle, c’est le chevalier mystérieux, Lancelot du Lac qui est au centre de l’action.

Cette aventure a démarré en 2011 lorsque Christian Schiaretti a mis en espace le premier épisode Joseph d’Arimathie au Théâtre National Populaire de Villeurbanne. L’œuvre de Florence Delay et Jacques Roubaud (dont l’écriture s’est échelonnée sur 30 ans) compte dix histoires. En 2012 Julie Brochen et le TNS rejoignent le projet. Une troupe d’un nouveau genre prend alors naissance et rassemble les comédiens permanents de deux des plus maisons de la décentralisation. Après Merlin l’enchanteur, Gauvain et le Chevalier Vert, puis Perceval le Gallois, voici l’entrée en lice de Lancelot du Lac, chevalier à la personnalité plus fragile, orphelin de naissance.

Merlin l’enchanteur apparaît tel un spectre au début du spectacle en vidéo, sous les traits de François Chattot (ce n’est pas lui qui tenait le rôle dans les précédents épisodes). Dans ce conte médiéval et chevaleresque, Lancelot se révèle être un personnage rêveur, magnétique qui attire autour de lui les amitiés tant féminines (Guenièvre) que masculines. Galehaut ne cache pas son amour pour lui. Les scènes entre Julien Thipaine (Galehaut) et Clément Morinière (Lancelot) sont sans équivoque. Lancelot ne repousse pas Galehaut et leurs mains s’effleurent. Étonnante histoire d’amour gay au temps du Moyen-Age !

Le spectacle bascule de temps en temps dans la parodie, quelque fois dans la féerie (avec des fées qui batifolent dans l’eau – scène vraiment très kitsch) ou dans le théâtre plus classique et déclamé au jeu académique. Et cela manque parfois de flamboyance sur le plateau.

Reste à savoir désormais si la suite de ce Graal Théâtre va pouvoir être monté car il reste encore cinq histoires. Avec cet épisode de Lancelot, la troupe du TNS montée par Julie Brochen va disparaître. La metteuse en scène qui repart en compagnie (après toutes les péripéties de la rentrée et son vrai faux départ de la direction du TNS) ne peut supporter les coûts de coproduction. Un autre théâtre ou d’autres metteurs en scène vont-ils entrer dans le projet ? Christian Schiaretti va-t-il poursuivre seul l’aventure avec sa troupe en sachant qu’il est bientôt en fin de mandat au TNP ? En regardant cette production bien sage, on se disait que ce serait un chouette terrain de jeu pour Thomas Jolly et sa Piccola Familia et qu’il mettrait un peu de vie et d’énergie dans ces histoires qui ne demandent qu’à s’embraser !

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Lancelot du Lac
de Florence Delay – Jacques Roubaud / mise en scène Julie Brochen – Christian Schiaretti
Avec les troupes et les équipes
du Théâtre National Populaire et du Théâtre National de Strasbourg
Avec
Muriel Inès Amat**,
Laurence Besson*,
Olivier Borle*,
Christophe Bouisse,
Fred Cacheux**,
Jeanne Cohendy,
Hugues de la Salle,
Marie Desgranges,
Julien Gauthier*,
Damien Gouy*,
Antoine Hamel**,
Ivan Hérisson**,
Xavier Legrand,
Maxime Mansion*,
David Martins**,
Clément Morinière*,
Juliette Plumecocq-Mech,
Yasmina Remil*,
Juliette Rizoud*,
Julien Tiphaine*,
Clémentine Verdier*
Avec la participation de François Chattot
* Comédiens de la troupe du TNP
** Comédiens de la troupe du TNS
Scénographie et accessoires Fanny Gamet, Pieter Smit
lumières Olivier Oudiou
costumes Sylvette Duquest, Thibaut Welchlin
coiffures, maquillage Catherine Nicolas
son Laurent Dureux
vidéo Nicolas Gerlier
masques Erhard Stiefel
assistant à la mise en scène Hugues de la Salle
Coproduction
Théâtre National Populaire
Théâtre National de Strasbourg

TNS
Du 14 novembre au 3 décembre 2014

TNP
Du 11 au 21 décembre 2014
Grand théâtre – Salle Roger Planchon