« Il y a cette impuissance à laquelle il fallait faire face sous peine de renoncer, d’en finir, de se noyer dans une mer de larmes, de sombrer dans l’apathie, de rester dans son lit à fixer une légère fissure sur le plafond blanc du crâne, aphasie chronique, dépression médicamenteuse, de toute façon, hein, a quoi bon ? Tout a déjà été fait, je veux dire, l’histoire est finie, c’est comme ça, qu’est-ce que tu veux, nous n’y pouvons rien. Non. Peut-être que ça commence comme ça. Par un refus. Refuser l’inadmissible et notre incapacité face à l’inadmissible. Refuser la fatalité et son cynisme arrogant. Tenter de dire, entre rage et mélancolie, la force terrible du pouvoir et ses tentacules dévastatrices. Ne pas avoir peur de nos contradictions, au contraire, faire face. Ne pas craindre de vaciller, légères et graves, grotesques et tragiques. Dérisoires parfois. Vivre ce spectacle et sa création comme une expérience collective. Chercher la joie des solitudes partagées. Interroger cette expérience dans son lien qu’elle entretient avec le pouvoir. Ne pas être dans une posture de maîtrise, moralisatrice. Mettre les mains dans sa propre merde. Lutter contre notre complaisance égoïste. Ne pas culpabiliser. S’organiser. Jouer. Jouer à jouer qu’on joue, ne plus jouer du tout, recommencer. »
Nina Villanova
TriumVirus (Volet 1) – pièce/montage en douze tableaux pour quatre actrices – est une réflexion sur la dette, son accumulation et sa conséquence indéfectible : la crise. ÉTAT D’EXCEPTION PERMANENT.
Ça donne presque la migraine, l’envie de s’allonger, de fixer une légère fissure sur le plafond blanc du crâne, aphasie chronique, dépression médicamenteuse, de toute façon, à quoi bon, hein ?
La crise de la dette est cet état d’exception. Au même titre que l’état d’urgence, elle agit comme un instrument de pouvoir qui capture le temps à venir et ses possibles, et provoque ce sentiment indéniable d’impuissance contemporaine.
Nous partons de ce sentiment d’impuissance. Pour ça, nous avons comme terrain d’analyse les événements survenus en Grèce depuis octobre 2009, communément appelés « la crise grecque ». Les contours géographiques de notre terrain sont l’Europe et ses institutions. Notre angle d’attaque est une réflexion autour de la notion de « crise de la dette ».
TRIUMVIRUS
Nina Villanova / Cie Point de Fuite
CONCEPTION / RÉALISATION : NINA VILLANOVA
ASSISTÉE DE MAYYA SANBAR
AVEC MARINE BEHAR, JULIE CARDILE, ZOE HOUTIN, NINA VILLANOVA
CRÉATION SONORE : JEAN GALMICHE
CRÉATION LUMIÈRE : HUGO HAMMAN
SCÉNOGRAPHIE : EMMA DEPOID
CONCEPTION GRAPHIQUE : GREGOR DARONIAN KIRCHNER
PRODUCTION : CIE POINT DE FUITE
PRODUCTEUR DÉLÉGUÉ : THÉ TRE STUDIO D’ALFORTVILLE
COPRODUCTION : THÉ TRE-STUDIO D’ALFORTVILLE
SOUTIENS: Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, (D.R.AC. et Région Provence-Alpes- Côte d’Azur.), JTN
Durée: 1h40Théâtre Studio Altforville
Du 31 Octobre 2017 au 18 novembre 2017
Du lundi au samedi à 20h30
Relâche les dimanches
Représentation exceptionnelle au Théâtre Antoine Vitez, le 9 Novembre 2017 à 20h.
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