top, création de saison, marque le retour sur le devant de la scène de la chorégraphe Régine Chopinot. Son spectacle créé à la MC 93 de Bobigny enchante la rentrée chorégraphique
Il est encore trop tôt pour analyser ce que cette crise sanitaire a provoqué chez les artistes. top de Régine Chopinot apporte néanmoins, et qui sait à son corps défendant, un début de réponse. Il y a urgence à se réunir et à transmettre. « Ce qui me paraît important c’est que certains anciens continuent à « fumer », c’est-à-dire à transmettre. Je pense que dans top où il n’y a que des jeunes interprètes, je suis en train d’y participer » déclare ainsi Chopinot. Elle le fait avec intuition, se débarrassant des décors et des effets faciles notamment. Droit au but donc.
La nouvelle salle de la MC93 de Bobigny devient dès lors un terrain de jeu idéal, portes de secours grandes ouvertes, fond de scène comme un horizon sans fin. Un batteur (Vincent Kreyder), un guitariste (Nico Morcillo), sept danseurs impeccables et le tour est joué. Des marches de plus en plus enlevées pour « lacérer » le plateau s’en suivent- jusqu’à l’épuisement. Régine Chopinot déploie une partition d’une belle liberté, s’amuse de jeux d’enfants comme des danses traditionnelles en tricotant des passements de pieds virtuoses. Hors champs, une course folle échappe à nos regards tandis que des mains se trouvent. Puis top prend d’autres voies : on imagine alors des sommets à gravir à coup de pyramide humaine, on ose le pas de deux survolté. La pièce est continuellement traversée par le rythme, que ce soit celui des baguettes, des clappements de mains ou de simples soupirs. Le corps du danseur devient une caisse de résonnance.
top devait au départ avoir pour titre deuxzérodeuxun. Retard à l’allumage, confinement à tous les étages. Régine opte au final pour top. Bien vu. On sent la pression juste avant le signal, l’énergie d’une course-poursuite puis la délivrance lors de l’arrivée à bon port. D’ailleurs top ne s’arrête pas aux saluts, la chorégraphe conviant le public à venir danser. Régine Chopinot dit, en substance, qu’elle n’aura plus « quarante de nouveau à parcourir ». En 1978, elle accolait pour la première fois son nom à la nouvelle danse française. Les interprètes de top n’étaient pas nés. La fille de Fort-de-l’eau n’a pourtant rien perdu de ce goût immodéré pour le mouvement débridé, pour le bassin décalé. C’est Sauve qui peut, la danse. Cela fait un bien fou.
Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
top
Conception et chorégraphie Régine ChopinotAvec Nicolas Barillot, Tristan Bénon, Mellina Boubetra, Prunelle Bry, Bekaye Diaby, Naoko Ishiwada, Sallahdyn Khatir, Vincent Kreyder, Nico Morcillo, Deyvron Noel, Julien Roblès
Costumes Hortense de Boursetty
Et la mémoire de Curro Escalante Vargas, Grégory Granados et Ixepë Sihaze.
Production Cornucopiae – the independent dance
Coproduction MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis, Le Manège – scène nationale de Reims, Le Liberté – scène nationale de Toulon, Le Grrranit – scène nationale de Belfort
Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Hermès, mécénat pour la production de top de Régine Chopinot.
Durée: 1h15
MC93
mer 22 septembre 2021 – 19h30
jeu 23 septembre 2021 – 19h30
ven 24 septembre 2021 – 19h30
sam 25 septembre 2021 – 18h00
dim 26 septembre 2021 – 16h30
mar 28 septembre 2021 – 19h30
mer 29 septembre 2021 – 19h30
jeu 30 septembre 2021 – 14h30
ven 01 octobre 2021 – 19h30
sam 02 octobre 2021 – 18h00
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !