Le festival Théâtre en mai du CDN de Dijon se déroulera du 18 au 28 mai 2023.
Après cette première saison traversée ensemble, je me réjouis de vous retrouver pour ce nouveau temps fort de partage et de découvertes que représente Théâtre en Mai ! Avec des propositions qui se déploient dans la ville de Dijon, dans ses théâtres, dans ses jardins et son espace urbain, je vous invite à un voyage au cœur d’une multitude d’imaginaires à découvrir pendant ces 11 jours de fêtes et de théâtres mêlés.
Dans un moment de repli identitaire très fort, il est plus que jamais vital de faire entendre les bruits du monde, qui racontent aujourd’hui autrement, ailleurs ; de donner une voix à celles et ceux qui traversent intimement les troubles politiques actuels les plus terribles ; de réaffirmer la richesse des différences, du partage de nos cultures et de nos façons de vivre. Des artistes du monde entier viennent nous présenter leur travail et, en nous faisant voyager, nous ouvrent les yeux et les esprits ; avec ITINÉRAIRES un jour le monde changera le metteur en scène roumain Eugen Jebeleanu et l’auteur français Yann Verburgh interrogent le moment où nous sommes prêt·e·s à faire bouger nos frontières, en réunissant des artistes des deux pays ; le circassien chilien Andrés Labarca nous dévoile son art du détournement dans Les quatre points cardinaux sont trois : le nord et le sud ; l’actrice brésilienne Gabriela Carneiro da Cunha nous invite à une « expérience techno-chamanique », Altamira 2042 ; la dramaturge et directrice artistique péruvienne Chela de Ferrari nous propose une version libre d’Hamlet, jouée par des artistes en situation de handicap.
Au cœur de cette édition 2023, nous donnons la part belle à l’émergence et aux écritures contemporaines et plurielles, ouvertes sur d’autres disciplines mais aussi sur le monde. Je tiens à donner une place particulière aux récits manquants, aux histoires et aux points de vue singuliers, et à faire voir les corps et les parcours de vie souvent invisibilisés sur les plateaux. Sabine Pakora, artiste « ronde et noire », comme elle se définit, démêle l’héritage colonial et ses discriminations dans La Freak, journal d’une femme vaudou ; Chloé Catrin et Clément Clavel, dans Elazen (la seconde vie), écrivent la tentative de reconstruction d’Alexis, brisé par un monde où dominent les injonctions de performance et de rentabilité ; Jean-Christophe Folly fait de Sensuelle la touchante rencontre de trois personnes que tout oppose, à l’exception de leur incapacité à se sentir soi au milieu des autres ; Mathieu Touzé nous plonge avec On n’est pas là pour disparaître dans les bouleversants méandres de la maladie d’Alzheimer.
Une autre manière d’inverser les normes, de changer de paradigme, de réinterroger la beauté, c’est de continuer à ouvrir le Festival sur l’Espace public et sur la ville de Dijon, en présentant des formes inventives, qui jouent sur un rapport spatial à l’œuvre : Underground, exploration des sous-sols de Romain Bertet, sera joué dans un jardin ; La Saga de Molière, joyeuse traversée de la vie de Jean-Baptiste Poquelin par Johana Giacardi, en extérieur ; la pièce post-apocalyptique du Munstrum, Clownstrum, dans un lieu insolite tenu secret ; l’expérience théâtrale immersive de Sophie Dufouleur, Vox Populi, en caravane.
Les espaces de curiosité se révèlent, nous déplacent, physiquement et mentalement, nous font regarder autrement. Les artistes se jouent des frontières entre les disciplines, en empruntant aux codes de l’acrobatie, de la danse ou du cirque, comme Nathalie Béasse dans son poème-performance Ceux-qui-vont-contre-le-vent, ou Margot Alexandre et Nans Laborde-Jourdàa dans la pièce hybride qu’ils créent avec des amateur·rice·s, Polyester.
Surtout, Théâtre en Mai reste un temps privilégié pour les artistes et auteur·rice·s associé·e·s au TDB, l’aboutissement de leurs périodes de résidence au théâtre et sur le territoire.
Ainsi, Mer, de Tamara Al Saadi, après avoir tourné dans les lycées de Bourgogne-Franche-Comté dans le cadre du dispositif Les Passe-Murailles, est présenté pour la première fois dans un théâtre ; aux côtés des Lettres non-écrites, de David Geselson, créées dans le cadre des Hybrides ; et de Dans ta peau, la dernière création de Julie Ménard qui prend la forme d’un conte musical fantastique.
Et parce qu’être ensemble est fondamental, nous maintenons des temps de rencontres et de fête avec deux concerts ; Radio en mai, pilotée par Alexandre Plank ; un karaoké des auteur·rice·s, proposition originale pour présenter le travail des auteur·rice·s associé·e·s au Théâtre Dijon Bourgogne.
L’édition 2023 se veut un éventail des possibles, optimiste et curieux.
Bienvenue à touste·s !
Maëlle Poésy
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