Thierry Harcourt adapte la pièce et la nouvelle de Robin Maugham, un huis clos british d’un autre temps où les nobles se faisaient servir par des domestiques, mais ici le valet se rebelle et prend le contrôle sur son patron. C’est globalement plaisant mais on n’a pas senti monter totalement l’angoisse.
Avant de devenir le film mythique réalisé par Joseph Losey en 1963, The Servant est avant tout un nouvelle et une pièce de Robin Maugham qui n’est autre que le neveu de William Somerset Maugham. Raymond Gérôme a interprété en 1968 le rôle du valet Barett qui sème le trouble dans la demeure de Tony, jeune aristocrate. Ici c’est Maxime D’Aboville qui endosse la tenue de ce serviteur manipulateur engagé dans un combat de lutte des classes. Tiré à quatre épingles, le teint blafard ne témoignant d’aucune émotion, son jeu est sobre et glaçant. Il hypnotise et mène à la baguette le jeune Tony (Xavier Lafitte). Il agence sa maison, prend des initiatives et le manipule jusqu’à pousser dans ses bras sa propre petite amie, Véra (Roxane Bret).
Cette pièce possède tous les atouts d’un thriller psychologique. Mais la mise en scène manque de tension. On n’a pas senti monter l’angoisse sur le plateau. Malgré un bon départ, la domination exercée par Barett n’arrive pas à passer le palier supérieur. On n’a pas été séduit par les personnages féminins. L’influence démoniaque de Barrett devrait encore plus transformer le personnage de Tony. Pourtant Maxime D’Aboville fait le maximum. On retrouve avec un grand plaisir un comédien que l’on aime beaucoup Adrien Melin (il incarne Richard, l’ami de Tony) et l’on se dit qu’il aurait peut-être apporté plus de nuances dans le rôle de Tony.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
The Servant de Robin Maugham
Traduction de Laurent sillan
Mise en scène de Thierry harcourt
Avec
Maxime d’aboville, Barrett
Roxane Bret, Vera et Kelly
Xavier Lafitte, Tony
Adrien Melin, Richard
Alexie Ribes, Sally
Lumières, Jacques Rouveyrollis
assisté de
Jessica Duclos
Costumes, Jean-Daniel Vuillermoz
Décor,
Sophie Jacob
Création sonore,
Camille Urvoy
Assistante à la mise en scène,
Stéphanie Froeliger
Production Théâtre de Poche-Montparnasse
Avec le soutien de la Fondation Jacques Toja pour le Théâtre
Remerciements à Jicara Chocolat, Paris 15
Durée : 1h30Reprise au Studio des Champs-Elysées pour 40 représentations
à partir du 3 juin 2016 à 20h30 du mardi au dimanche
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