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The Scarlet Letter, Angélica Liddell, artiste amoureuse avec un grand A

À la une, A voir, Les critiques, Orléans, Paris, Théâtre

photo Simon Gosselin

Avec la liberté de ton et la folle provocation dont elle est coutumière, Angélica Liddell impose dans The scarlet letter un propos qui prend à rebrousse-poil le combat féministe qui agite notre époque post-Weinstein dont elle conteste fermement le néopuritanisme. La pièce a été donnée en première française au CDN d’Orléans avant sa reprise à La Colline en janvier.

The scarlet letter est d’abord un livre dont s’inspire librement la performeuse espagnole. Publié en 1850, le texte est considéré comme le premier grand roman de la littérature américaine. La lettre écarlate qui lui donne son titre est un stigmatisant « A » majuscule inscrit au fer rouge sur la poitrine de son héroïne, Hester, une femme condamnée pour adultère. En hommage à son auteur, le romancier Nathaniel Hawthorne dont une stèle grise portant le nom est visitée par Adam et Eve en début de spectacle, Angélica Liddell signe le texte, la mise en scène, la scénographie, les costumes d’une création où la chair exulte, insolente, impudique. Elle se présente en duègne austère semblant tout droit sortie d’un tableau de Velázquez, son dos nu et boursouflé exhibe les plaies purulentes d’une pécheresse flagellée.

Tout est à vif, rouge sang et saignant sur le plateau baigné d’une lumière écarlate. Les mots et les images-chocs témoignent de l’anticonformisme de la performeuse qui s’adonne à une violente diatribe contre « ce monde où les femmes haïssent les hommes ». Elle attaque, vilipende, les frustrées hypocrites, dénuées de charmes, obligées de compenser leur désir insatisfait par une hardie méchanceté. Elle s’embrase pour la masculinité sublimée de beaux bruns ténébreux et vigoureux qui paradent fièrement dans une nudité totale. Elle va jusqu’à s’offrir, mains, bouche et sexe grand ouverts à leurs attributs virils.

Comme un pendant à la transe bachique que déployait une myriade de jeunes filles boticelliennes dans Qué haré yo con esta espada ? présenté au Festival d’Avignon, ici, la gente masculine d’un type plus caravagien se livre à une spectaculaire démonstration de force en exhibant des corps tantôt épiques tantôt tragiques. Le rituel est moins frénétiquement orgiaque mais puissamment extatique, renforcé par sa dimension picturale et cérémoniée.

Angélica Liddell qui s’exténue à éructer sa haine de la société bien-pensante se présente comme une dépravée assumée et fait de la scène théâtrale un parfait exutoire. En convoquant Socrate, Euripide, Dante, Pasolini, Fassbinder, Artaud, Barthes…, elle renverse, piétine, profane l’ordre social et moral, fait l’apologie du péché, revendique la culpabilité, l’humiliation, l’impureté, pour mieux voir apparaître la beauté. Elle révèle l’impuissance des êtres face au manque d’amour et la détresse que provoque la castration de la passion.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

The Scarlet Letter
d’Angélica Liddell
Avec Tiago Costa, Eduardo Molina, Nuno Nolasco, Tiago Mansilha, Vinicius Massucato, Joele Anastasi, Antonio L. Pedraza, Daniel Matos, Borja Lopez, Antonio Pauletta, Louis Arcageli, Angélica Liddell, Sindo Puche.
Texte, mise en scène, scénographie et costumes Angélica Liddell
Production Gumersindo Puche
Assistant de production Borja Lopez

Coproduction Teatros del Canal (Madrid); La Colline – Théâtre National ; CDN Orléans / Centre-Val de Loire ; laquinandi, S. L.
Avec la collaboration du Teatro Nacional D. Maria II (Lisbonne) ; BoCA – BIennal of Contemporary Arts (Lisbonne/Porto)
Durée 1h40

CDN Orléans
JEUDI 6 DÉCEMBRE 2018 20H30
VENDREDI 7 DÉCEMBRE 19H30

La Colline
du 10 au 26 Janvier 2019
du mercredi au samedi à 20h30, le mardi à 19h30 et le dimanche à 15h30

10 janvier 2019/par Christophe Candoni
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