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Jan Martens, sauter pour exister

A voir, Arras, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Danse, Douai, Les critiques, Lyon, Marseille, Valence
The Dog Days Are Over 2.0 de Jan Martens
The Dog Days Are Over 2.0 de Jan Martens

Photo Stefanie Nash

Plus de dix ans après sa création, Jan Martens propose la version 2.0 de The Dog Days Are Over avec une nouvelle génération d’interprètes à même de supporter l’intensité physique de la pièce. Mais au-delà de la performance sportive, il s’en dégage toujours une approche chorégraphique faite de haute précision et de beauté mêlées. Une parabole de ce que le sport et la danse fabriquent de meilleur.

C’est ainsi annoncé dans la note d’intention : The Dog Days Are Over est « un spectacle aux allures de défi physique où l’épuisement devient une forme de vérité ». Ainsi, donc, les huit interprètes – quatre hommes et quatre femmes – vont sauter durant 70 minutes avec une pause d’une seconde à 25 minutes du début, puis une autre de quelques minutes un quart d’heure plus tard. C’est tout. Le reste du temps, ils sautent. Mais ce geste unique n’est pas la seule trame de ce spectacle. Des mouvements chorégraphiques sophistiqués, géométriques et mathématiques s’inventent à partir de ce pas rebondissant.

Bien sûr, cette pièce créée en 2014 quand Jan Martens n’avait que 30 ans joue d’abord avec la notion d’épuisement, mais elle est presque masquée par le travail de précision qui se délite à peine sous la répétition de l’effort. Le Flamand dit vouloir aussi regarder la faille qui advient logiquement à force de reproduire le même geste, mais cela est minime tant son équipée est de haute volée. Ce que travaille le chorégraphe du GRIP, pôle de danse d’Anvers, c’est aussi la cohésion d’un groupe, sa dislocation, sa reformation au fur et à mesure que les danseurs font et défont une ligne de front soudée, déplient leurs poings longtemps serrés au-dessus de leurs hanches pour enfin se donner les mains quand ils forment un cercle. Dans un premier temps, Martens impose sa grammaire, puis les danseurs peuvent jouir de la leur, et c’est là que se situe la différence entre les deux versions puisque la distribution a changé, même si les premiers transmettent aux seconds leur expérience au point que ce sont eux qui les suivront en tournée.

Nul besoin de musique pour orchestrer tout cela, le bruit de leurs pieds touchant le sol à intervalles très réguliers constitue la bande son de ce spectacle qui se déroule en première partie pleins feux, avant de se poursuivre dans la pénombre, comme une politesse pour les danseurs et danseuses fatigués. De leurs corps affutés dans des tenues d’aérobic, il ne reste alors plus que des contours. Leur présence devient fantomatique. Comme s’ils étaient passés à travers le calque du pepper’s ghost des théâtres d’antan. Leur robotisation s’accentue aussi paradoxalement, devenant des sortes de pantins déshumanisés à force d’être synchrones en sollicitant autant leurs jambes que leurs bras. C’est leur souffle, de plus en plus distinct et audible, qui indique leur état de fatigue. Ce sont presque des râles à l’instar des grands sportifs qui vont au bout d’eux-mêmes. Le parallèle est aisé avec un match fleuve de tennis et des protagonistes qui transforment leur discipline en art quand, au bout de l’effort, ils trouvent encore le lift pleine ligne ou la volée parfaite. Les danseurs de Jan Martens ne s’inventent pas une compétition, mais le parallèle est constamment entretenu, et même d’emblée, car, pendant que le public prend place dans les fauteuils, ils et elles sont déjà sur scène et s’échauffent. Leur premier geste sera de chausser leurs baskets avec minutie, au-devant du plateau. Un véritable cérémonial.

Depuis une dizaine d’années, et certainement pour contrer un peu la non-danse, des chorégraphes se sont emparés d’un geste répété avec entêtement. Alessandro Sciarroni a fait tourner ses interprètes dans TURNING_motion sickness version, Olivier Dubois les a fait courir dans Auguri, Jan Martens les fais donc sauter, empruntant ce geste au photographe américain Philippe Halsman, qui faisait sauter ses modèles, parmi lesquels Marilyn Monroe, car « ainsi apparaît la véritable personne ». C’est cette véracité que cherche et trouve le Flamand, déjà adoubé deux fois par le Festival d’Avignon – il y a présenté any attempt will end in crushed bodies and shattered bones en 2021 et Futur proche en 2022 – et artiste associé à la Maison de la danse de Lyon.

Nadja Pobel – www.sceneweb.fr

The Dog Days Are Over 2.0
Chorégraphie Jan Martens
Avec Pierre Bastin, Camilla Bundel, Jim Buskens, Zoë Chungong, Simon Lelièvre, Florence Lenon, Elisha Mercelina, Dan Mussett, Pierre Adrien Touret, Zora Westbroek, Maisie Woodford, Paolo Yao
Assistanat artistique Naomi Gibson
Assistanat artistique et coaching Steven Michel, Piet Defrancq
Dramaturgie Renée Copraij
Stylisme de costumes Sofie Durnez
Lumière Jan Fedinger
Régie Jan Lettany, Michel Spang, Elke Verachtert, Nele Verreyken
Graphisme Nick Mattan

Production GRIP
Coproduction La Comédie de Clermont‑Ferrand – Scène nationale ; Maison de la danse, Lyon – Pôle européen de création, en soutien à la Biennale de la danse 2025 ; Theater Rotterdam, Perpodium
Résidences Opera Ballet Vlaanderen, La Comédie de Clermont‑Ferrand – Scène nationale
Avec le soutien financier du Gouvernement flamand, Tax‑Shelter du Gouvernement fédéral belge via Cronos Invest
Avec le soutien de Dance Reflections by Van Cleef & Arpels

Durée : 1h10

Les Célestins, Théâtre de Lyon, dans le cadre de la Biennale de la danse
du 17 au 19 septembre 2025

Theater Rotterdam (Pays-Bas), dans le cadre du festival Feeling Curious
les 24 et 25 septembre

iTeatri, Reggio Emilia (Italie), dans le cadre du festival Aperto
le 12 octobre

Fabrik, Potsdam (Allemagne)
le 17 octobre

Séoul
les 23 et 24 octobre

National Theatrer NPAC-NTCH, Taipei
les 8 et 9 novembre

La Comédie de Valence, CDN Drôme-Ardèche
les 20 et 21 novembre

La Comédie de Clermont-Ferrand, Scène nationale
du 25 au 27 novembre

Les Salins, Scène nationale de Martigues
le 2 décembre

TANDEM, Scène nationale Arras-Douai
les 12 et 13 décembre

Schouwburg Concertzaal, Tilburg (Pays-Bas)
le 13 janvier 2026

Parkstad Limburg Theaters, Heerlen (Pays-Bas)
le 20 janvier

Theater de Vest, Delft (Pays-Bas)
le 21 janvier

Grand Theatre, Groningen (Pays-Bas)
le 31 janvier

Viernulvier, Gand (Belgique)
les 3 et 4 février

Le Zef, Marseille
les 11 et 12 février

La Manufacture, CDCN, Bordeaux
les 24 et 25 mars

Internationaal Theater Amsterdam (Pays-Bas)
les 2 et 3 avril

Centre culturel de Hasselt (Belgique)
le 21 avril

Centre culturel de Sint-Niklaas (Belgique)
le 22 avril

De Singel, Anvers (Pays-Bas)
les 24 et 25 avril

Stuck, Louvain (Belgique)
du 5 au 7 mai

18 septembre 2025/par Nadja Pobel
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