tauberbach : la danse gémissante d’Alain Platel

@ Chris Van der Burght

Alain Platel est de retour avec sa danse saccadée. Il explore une nouvelle fois les mouvements du corps avec une belle émotion. Le spectacle parle de l’exclusion. Mais la dramaturgie est moins forte que dans ces précédents spectacles.

Au départ de ce spectacle il y a une rencontre comme souvent dans la travail d’Alain Platel. Comme avec Gardenia lorsque Vanessa Van Durme est venue lui parler de son projet avec ses amis travestis retraités, ici c’est l’actrice du NTGent Elsie de Brauw qui souhaitait réaliser un spectacle unissant danseurs et acteurs. Elle se retrouve ainsi sur scène entourée de cinq danseurs dans une décharge de vêtements. L’autre point de départ du spectacle est le documentaire Estamira de Marcos Prado racontant l’histoire d’une femme atteinte de schizophrénie qui vit et travaille dans une décharge des environs de Rio de Janeiro. Elsie de Brauw est cette femme. Elle crie, elle gémit dans quatre micros qui descendent des cintres. Elle erre dans cette forêt de vêtements. Elle dialogue avec une voix synthétique, signe de sa schizophrénie.

Puis peu à peu les danseurs cachés sous les vêtements vont se réveiller. Ils s’inventent des jeux avec ces vêtements et les jettent parfois dans le public. Alain Platel continue d’explorer son travail sur le langage du mouvement. Comme dans Out of Context – for Pina (2010), il invente son propre mode de communication. Une danse saccadée composée de mouvements accélérés ou ralentis magnifiquement mise en musique par Steven Prengels qui a retravaillé la musique de Bach. C’est l’autre source d’inspiration du spectacle. Alain Platel a beaucoup écouté un CD de Arthur Zmijewski qui a fait chanter Bach par des sourds. « Il y a quelque chose qui résonne dans mon oreille » dit un personnage dans la pièce.

L’émotion gagne peu à peu le plateau. On est ébloui par la précision de la danse et la force qu’elle dégage, un peu moins par la dramaturgie qui très souvent parasite la chorégraphie.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Tauberbach

les ballets C de la B / Alain Platel

Première en France

Concept et mise en scène

Alain Platel

Dramaturgie

Hildegard De Vuyst, Koen Tachelet

Direction musicale, paysages sonores et musique additionnelle

Steven Prengels

Lumières

Carlo Bourguignon

Décors

Alain Platel et les ballets C de la B

Costumes

Teresa Vergho

Régisseur plateau

Wim Van de Cappelle

Direction de production

Valerie Desmet

Responsable tournée

Steve De Schepper

Avec

Berengère Bodin, Elie Tass, Elsie de Brauw, Lisi Estaras, Romeu Runa, Ross McCormack

Production Münchner Kammerspiele / les ballets C de la B

En étroite collaboration avec NTGent

Coproduction Théâtre National de Chaillot / Opéra de Lille / KVS, Bruxelles / Torinodanza (Italie) / La Bâtie-Festival de Genève

Avec le soutien de la ville de Gand, de la province de la Flandre-Orientale, des Autorités Flamandes

Durée: 1h25

Théâtre National de Chaillot

Salle Jean Vilar

DU 24 JANVIER AU 1ER FEVRIER 2014

20h30 VEN 24, SAM 25, MAR 28, MER 29, JEU 30, VEN 31, SAM 1ER

15h30 DIM 26

Maison de la Danse à Lyon

Les 28 et 29 mars 2014

MC2 Grenoble

Les 1 et 2 avril 2014