Jouvet disait à ses élèves du conservatoire : « Faites un procès à Tartuffe vous le perdrez. » Tartuffe n’a rien fait. Il ne prend que ce qu’on veut bien lui donner. II révèle sûrement nos turpitudes mais nous n’avons aucune raison de douter de sa sincérité, de son authenticité. Et ce serait peut-être bien là son plus grand crime : il est peut-être sincère. Molière à travers le Tartuffe eut l’obsession de la sincérité, pour découvrir sans doute qu’elle n’existe pas, ni au théâtre, ni dans la vie. Monter Molière maintenant, c’est rendre compte de cette découverte insoutenable que l’apparence des choses parle pour la chose elle même. Dans un siècle où la société du spectacle s’est étrangement imposée, où le paraître et le virtuel prennent tous les jours le pas sur le propos et la réflexion, où les Tartuffe télévisés ont affiné leurs grimaces au point de se confondre avec le milieu qu’ils parasitent, l’obsession fataliste de Molière n’en finit pas de faire écho. Note d’intention de Philippe Ferran
Tartuffe de Molière, mise en scène Philippe Ferran
Avec Jean-Paul DUBOIS, Marc CHAPITEAU, Laurence GUILLERMAZ, Patricia VARNAY ou Marine SEGALEN, David LEGRAS, Hélène GEDILAGHINE, Cédrick SPINASSOU ou Bertrand BARRE, Dominique JAYR, Harold GIRARD et Walter HOTTON
A partir du 7 juillet 2010 au Lucernaire à Paris
Du mardi au samedi à 21H30
THÉÂTRE LUCERNAIRE
53 Rue Notre Dame des Champs
75006 PARIS
Du 7 juillet au 11 septembre 2010 (relâche le 10 Août)
Du mardi au samedi 21H30
Durée 2H00
Réservations : 01 45 44 57 34
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