Tariq Bettahar dans Une si belle époque

Aujourd’hui, même la caricature la plus féroce ou la force du trait ne semblait plus capable d’endiguer, avant même de soigner, la catalepsie frappant nos concitoyens. Fallait-il se résigner, « s’indigner » comme nos aînés ; le salut passait peut-être par la chimie et le statut d’auteur homéopathique qui, selon la loi de similitude, consistait à soigner, de préférence violemment, le mal par le mal.

J’ai donc fait appel à un radicalisme très personnel pour cet opus appelé « Une si belle époque », il n’y a pas de raison puisque tout est permis. Ainsi, ce spectacle est sans doute le plus abouti et le plus novateur depuis que je me suis orientée vers un certain « saltimbanquisme ».

Certes, ni par les principes ni par les thèmes, puisque la bêtise, l’intolérance, l’injustice, le manque de place et de considération fait aux femmes reste tristement proportionnel à l’inflation et à l’appauvrissement de l’humain…

Non, la novation se profilerait plutôt par le genre ; le théâtre, sa dimension artistique, scénique ou dramatique, sa résonance et son espace, plutôt que le « One » ; et par les idées qui font qu’aujourd’hui on peut changer le postulat de départ de la sorte : si l’on refaisait l’histoire à l’envers, retour vers le passé qui est aussi le présent avant sans doute devenir le futur ; en clair, rien ne change, tout évolue ou se fige ou empire… Mieux vaut certainement en rire.

Mes héros ou plutôt héroïnes d’aujourd’hui sont presque les mêmes qu’à mes débuts, mais elles, et ils, sont passés du stade de victime à celui d’oppresseur ; dans cette situation, hormis le décalage, y-a-t’il une grande différence ?

Si la terre continue d’être ronde, en écrivant et en jouant ce spectacle, j’ai acquis la certitude que nous avons réellement inversé nos pôles et que nous commençons notre longue marche, sur la tête. Note d’intention de Rachida Khalil

« UNE SI BELLE EPOQUE »

de Rachida Khalil. en 7 tableaux, quelques respirations et… Beaucoup de surprises.

Avec : TARIQ BETTAHAR

Du vendredi 25 janvier au samedi 3 mars 2012

Représentations du mardi au samedi à 21 heures

A la Comédie Montmartre

14 bis rue Sainte Isaure

75018 – Paris –

Métro Jules Joffrin

Réservations : 01.42.23.27.67

Tarifs de 15 à 25 euros