En 1998, Bernard Faivre d’Arcier, alors directeur du Festival d’Avignon, invita huit troupes taïwanaises porteuses de tradition à se produire dans le cadre du Festival, une première absolue pour les arts vivants taïwanais. Le succès que ces troupes remportèrent leur a valu depuis lors une succession ininterrompue d’invitations.
Sur la base de cette expérience et afin de favoriser le développement des différentes formes d’art théâtral de Taïwan en offrant aux artistes la possibilité de s’enrichir d’expériences nouvelles par une participation à un grand festival international, le ministère de la Culture de Taïwan (précédemment Conseil national des Affaires culturelles) et le Centre culturel de Taïwan à Paris (CCTP) ont, en 2007, pris la décision d’aider systématiquement et chaque année plusieurs troupes de Taïwan à participer au Festival OFF d’Avignon.
En particulier, depuis dix ans, le CCTP propose un programme théâtral dans le cadre du Festival OFF d’Avignon. Dans la continuité des 9 éditions précédentes, cette année, le voyage scénique qu’organise le CCTP se compose de quatre créations qui se donnent pour intention de faire profiter la scène avignonnaise d’un souffle frais, à la fois créatif et méditatif, qui fait de la salle de représentation un lieu d’expériences originales.
Organisés sous la forme de deux diptyques, ce programme présente deux pièces de théâtre et deux spectacles de danse contemporaine. Avec ou sans paroles, les sujets existentiels, concernant la vie et son déclin, sont
traités dans des formes différentes et des rythmes variés. Chaque jour, au Théâtre La Condition des soies et au CDC – Les Hivernales, les thèmes sur le vécu et la mort s’alternent et se suivent : La Naissance, spectacle de marionnettes présenté par le Flying Group Theatre et la compagnie L’Est et l’Ouest, est une belle allégorie de la vie humaine. « Comment la vie commence-t-elle ? », « Comment faire face à sa propre vie ? » Ces questions sérieuses sont traitées avec douceur et délicatesse par une mise en scène pleine d’imagination. Le public voyage dans l’aventure surprenante de la petite marionnette et découvre petit à petit, à travers ses rencontres avec d’autres créatures, le courage de franchir le pas vers l’inconnu. Recourant aux modes d’expression du clown, du masque et de la marionnette, Mamma Luna, par Le Théâtre des Enfants Terribles, interroge à l’inverse sur le vieillissement et la mort. Il s’agit d’une œuvre s’inspirant des expériences intimes de l’actrice. Sans prononcer un mot, le corps de l’actrice parle avec fluidité, et non sans humour, de ce sujet universel.
Par rapport à ces deux pièces de théâtre, les deux œuvres de danse abordent les mêmes sujets, mais de façons différentes. Play Me, spectacle de danse-théâtre présenté par le M.O.V.E. Theatre, se focalise sur le vécu de chacun d’entre nous, sur notre soumission aux règles, et sur les valeurs qu’impose la société. A travers une série de jeux d’enfants, la scène se transforme en miroir de notre monde. En jouant et en questionnant les limites du pouvoir, les danseurs exposent diverses relations subtiles entre les individus (en compétition) et leurs réactions face aux règles établies.
Floating Flowers, spectacle produit par la compagnie B.DANCE, se développe au contraire autour de la fugacité et l’instabilité de la vie ainsi que son déclin. S’inspirant de la fête religieuse des lampions sur l’eau, la chorégraphie est fluide comme une rivière qui traverse le temps et l’espace. Les danseurs en long jupon blanc bougent à un rythme variable dans l’espace, comme les lanterne flottant sur l’eau. A la fois vif et calme, l’ensemble des mouvements corporels, intégrant des éléments de la gestuelle orientale, traduit une réflexion intime du chorégraphe sur la question de la vie et de la mort.
Ainsi, cet été, avec ces quatre jeunes compagnies taïwanaises, le Centre culturel de Taïwan à Paris propose un voyage surprenant pour explorer le sens de l’existence. D’après dossier de presse.
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