Claude Régy a été le premier à présenter Arne Lygre en France avec Jours souterrains, puis Jean-Philippe Vidal cet été à Avignon à la Caserne des Pompiers avec Maman et moi et les hommes, et c’est au tour de Stéphane Braunschweig de nous plonger dans l’univers de l’auteur norvégien avec Je disparais. Une pièce sur la fuite qui raconte la banalité du quotidien comme dans beaucoup de textes de Lygre. Une femme (Annie Mercier) est seule dans sa maison – une grande boîte rectangulaire. « C’est ici que je baise, que je pleure, c’est ici que j’ai réuni mes proches pour mes cinquante ans. Je suis heureuse». Elle s’apprête à quitter précipitamment son pays. Dehors c’est le chaos. Des immeubles s’écroulent dans la ville. Elle fait le bilan de sa vie. Elle se projette dans d’autres vies. On est heureux de retrouver cette grande comédienne qui en impose par sa présence et sa voix posée et rocailleuse. Ca part plutôt bien donc, d’autant que Stéphane Braunschweig a imaginé une scénographie éblouissante composée de plusieurs boîtes avec de très belles perspectives.
Arne Lygre donne beaucoup d’indications dans ses didascalies. Certains passages de ses pièces sont écrits en gras pour souligner des différences dans la narration. Une construction ludique pour les metteurs en scène. « Il y a beaucoup d’humour chez Lygre, explique Stéphane Braunschweig, mais les gens ne le voient pas toujours au premier coup d’œil. C’est un humour particulier, très spécifique, un sens ludique qui lui donne une sorte de distance par rapport à ses sujets, et qui n’est pas souvent présent dans le théâtre contemporain ». Mais on cherche cette distance, et cet humour dans la mise en scène. Les tentatives tombent à plat. Tout devient rapidement confus, compliqué et pesant. Des personnages s’ajoutent. Annie Mercier est rejoint par son amie (Luce Mouche, puis sa fille (Pauline Lorillard). Les trois femmes sont victimes d’un naufrage. On les retrouve sur une plage avec quatre autre femmes. Nous on coule petit à petit devant une pièce vraiment trop obscure. Et on souffre pour Alain Libolt (Mon Mari) qui doit conclure la pièce dans un monologue où il évoque la mémoire de son fils défunt.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Je disparais de Arne Lygre
traduction du norvégien Éloi Recoing
mise en scène et scénographie Stéphane Braunschweig
collaboration artistique Anne-Françoise Benhamou
collaboration à la scénographie Alexandre De Dardel
costumes Thibault Vancraenenbroeck
lumière Marion Hewlett
son et vidéo Xavier Jacquot
assistante à la mise en scène Pauline Ringeade
avec Irina Dalle, Alain Libolt, Pauline Lorillard,
Annie Mercier, Luce Mouchel
création à La Colline
production La Colline – théâtre national
Durée : 1h25
Théâtre National de la Colline
du 4 novembre au 9 décembre 2011
du mercredi au samedi à 20h30, le mardi à 19h30 et le dimanche à 15h30
Bordeaux TNBA – du 10 au 13 janvier 2012
Villeurbanne TNP – du 24 au 28 janvier 2012
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !