Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Rechercher
  • Menu Menu

Standing in Time : trop de froideur emprisonne les émotions

À la une, Danse, Décevant, Festival d'Avignon, Les critiques

photo : Christophe Raynaud de Lage

Dans la catégorie « Indiscipline » du Festival d’Avignon 2017, Lemi Pontifasio ouvre le bal avec un spectacle pour le moins austère. A la fois danse, théâtre, chant choral et arts martiaux, ce spectacle peine à se définir et cache toute sa vacuité derrière un vernis intellectuel et spirituel creux dont les arguments tels « l’espace scénique est une énergie cosmique » sont nombreux.

Concrètement, que voit-on ? Neuf filles sur scènes, huit jeunes et une plus âgée sur un plateau noir qui jouent sur les limites tracées par les ombres. Elles chantent, dansent, portent des pierres (le spectacle se veut complexe et profond mais symbolise les ruines avec du béton brisé…), le tout dans une lenteur qui laisse le temps de mourir entre chaque mouvement. Ce n’est que longueur à chaque tableau : toutes les actions sont trop étendues, pas assez travaillées, trop peu riches. Rien n’est vraiment symbolique, ni vraiment esthétique. Pontifasio fait du sous-Castellucci avec ses jeux de matière où noir et blanc alternent pour recouvrir des surfaces de couleurs opposées.

Le snobisme est poussé à son comble par l’absence de surtitrage. Il arrive que, pendant plusieurs minutes, une femme hurle dans une langue que l’on suppose kanak, les yeux exorbités, tremblant d’une main et tenant une clé à molette de l’autre, on ne sait pas ce qu’elle dit. « Ce sont des hakas » nous dira-t-on. On reconnaît bien cette pratique qui, depuis l’Europe, est souvent dévolue aux avant-matches de rugby. Pontifasio ne lutte pas contre l’exotisme crasse de bon aloi qui caractérise souvent le regard des occidentaux sur les « sociétés primitives ». L’assumer c’est assumer être un clown divertissant. Cette situation de « haka » se reproduit à plusieurs reprises pendant le spectacle, car si Pontifasio affirme être dans l’épure, cet argument n’a pas de prise sur le langage qui, lui, est très abondant.

Le spectacle souffre de l’incompréhension qu’il provoque. Il coupe la colère, la rage et la révolution de toute émotion. Ses « figures féminines » sont froides comme des déesses art-déco. Même avec la feuille de salle et l’éventuelle préparation à laquelle le public pourrait s’astreindre avant la représentation, l’austérité revendiquée par Lemi Pontifasio est telle qu’il ne reste rien à sentir, rien à garder.

Hadrien Volle – www.sceneweb.fr

Standing in Time
Textes Rasha Abbas, Lemi Ponifasio
Mise en scène, scénographie, son Lemi Ponifasio
Lumière Helen Todd
Musique Ria Te Uira Paki, Te Ara Vakaafi
Costumes Kasia Pol
Avec Gabriela Arancibia, Rosie Te Rauawhea Belvie, Kasina Campbell, Te Riina Kapea, Hinerauwhiri Huia Ohomairangi Paki, Ria Te Uira Paki, Kahumako Rameka, Manuao Ross
Production MAU
Coproduction Festspielhaus St. Pölten
Avec le soutien de la Fondation BNP Paribas pour la 71e édition du Festival d’Avignon
durée : 1h30
Certaines scènes du spectacle comportent de la nudité

71e édition du Festival d’Avignon
7 8 9 10 JUILLET
À 22H
COUR DU LYCÉE SAINT-JOSEPH

9 juillet 2017/par Hadrien Volle
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
Le festival Clignancourt Danse sur les Rails 2020
Habiter. Vivre. Accueillir: un temps fort au Théâtre Les Sept Collines de Tulle
BOOST ! 2025 avec les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis
Un Aigle qui sent la naphtaline
Chez Doreen comme chez nous
Rencontre avec un homme (pas si) hideux
Caroline Loeb dans l’intimité de Françoise Sagan
Les 10 ans de la Battle 100% Krump
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut