Nous sommes durant la Restauration au début du XIXe siècle dans une ville de Charente, Angoulême. Lucien Chardon, jeune ambitieux né de l’amour d’une aristocrate sauvée de la guillotine et d’un pharmacien rêvant de trouver le remède de la maladie des riches, la goutte. Avec sa sœur Eve et son meilleur ami David, il grandit dans cette ville de province qui rapidement devient trop petite pour ses aspirations. En effet, Lucien a des rêves de gloire littéraire, et il est persuadé que son talent doucement pourrit à Angoulême.
À 21 ans Lucien fait la rencontre de Naïs de Nègrepelisse dite Louise de Bargeton, aristocrate vivant dans la partie haute de la ville, endroit de la bonne société noble et cultivée de la Charente. Lucien lui est de l’Houmeau, quartier du bas consacré à l’artisanat et aux commerces : « En haut la noblesse et le pouvoir, en bas le commerce et l’argent ; deux zones sociales constamment ennemies en tous lieux ; aussi est-il difficile de deviner qui des deux villes hait le plus sa rivale ». Pour avoir ses entrées dans les salons et ne pas faire rougir Louise, qui devient rapidement son grand amour, Lucien abandonne le nom de Chardon pour le nom de sa mère, le nom si joli de « de Rubempré ». David a repris l’imprimerie de son père et s’est marié à Eve. Tous deux soutiennent les aventures de Lucien, et deviennent les véritables artisans de son ascension locale. Mais Lucien peine à cacher ses origines. L’entourage de Louise ne cesse de le railler, n’hésitant pas à rappeler en toute occasion le nom de Chardon, notamment quand il partage ses premiers écrits. À cause de cette souffrance et d’un malheureux fait divers, Louise et Lucien s’enfuient à Paris.
À Paris, c’est le commencement d’une véritable épopée pour « L’homme d’Angoulême ». Louise l’abandonne, il ressent alors un profond chagrin et de grandes désillusions dans cette capitale qui sans scrupule voit l’Art comme un objet. Un objet qui rapporte, qui fait de l’argent. Il affronte la ville et ses intrigues. Sa détermination et ses quelques qualités littéraires lui font accéder au statut de critique dans divers journaux de sensibilités politiques différentes. Il devient craint et navigue parmi des personnages fantasques et incroyables qui comme lui sont prêts à tout. On peut citer Lousteau, Dauriat, Nathan, Florine, la marquise d’Espard ou des âmes fortes et douces comme Coralie ou Daniel d’Arthez qui vont régulièrement lui rappeler qu’avant d’être un jouisseur et un opportuniste, il voulait être écrivain.
C’est l’histoire d’une ascension et d’une chute, une chute bien trop violente qui va voir les rêves d’enfant de Lucien mourir de la main d’une société de l’argent et du profit qui fait croire et qui tue.
Splendeurs et Misères
adaptation des Illusions perdues de Balzac
Par Le Théâtre des Evadés
Création dirigée par
Paul PlatelCollaboratrice artistique
Laure SauretAvec
Marianne Giropoulos, Gaètan Poubangui, Nicolas Katsiapis, Manon Xardel, Jason Marcelin-Gabriel, Willy MaupetitScénographie et costumes
Estelle DeniaudSon
Tom OuzeauLumière
Ugo Perez AndreottiProduction
Théâtre des ÉvadésThéâtre de l’Epée de Bois
Cartoucherie (Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris)
du 22 février au 10 mars 2024
(du jeudi au samedi à 21h, et le dimanche à 16h30)
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