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« Specky Clark », le virage narratif d’Oona Doherty

Aix en provence, Danse, Les critiques, Moyen, Nantes, Paris
Oona Doherty crée Specky Clark
Oona Doherty crée Specky Clark

Photo Luca Truffarelli

Au long de sa dernière création, la chorégraphe Oona Doherty met en scène une fresque narrative qui façonne un mythe autour de son histoire familiale. Le destin de Specky soulève des questions de violence patriarcale et de classe dans un décor léché, mais la danse, comme l’intrigue, peinent à se déployer.

Au centre de la scène, un jeune garçon, longue parka sur les épaules, lunettes sur le nez, se tient sous un spot lumineux. « Edward James Doherty est né à Glasgow. Il n’avait pas plus de 10 ans quand il a été envoyé tout seul sur un bateau pour vivre avec la famille Clark à Belfast », commence la voix off en anglais. Cette introduction sonne comme une histoire à la Roald Dahl. Rendue célèbre avec la danse viscérale du solo Hope Hunt and the Ascension into Lazarus (2015), où elle incarnait la masculinité des classes populaires d’Irlande du Nord, Oona Doherty continuait à parler de classe dans le ballet ouvrier Navy Blue (2022), où les interprètes portaient des bleus de travail. Avec Specky Clark, la chorégraphe nord-irlandaise invente une fiction autour de son histoire familiale, où une danse-théâtre discrète se met au service de la narration d’un conte.

Ce qui surprend d’emblée, si on connaît les précédentes pièces d’Oona Doherty, c’est sa mise en scène théâtrale, un brin surréaliste, qui rappelle la compagnie belge Peeping Tom ou encore le Catalan Marcos Mauro. Dans une ambiance feutrée et fantastique, où une table en formica côtoie des rideaux à lanières en PVC transparent éclairés de lumière rouge, se déplie l’histoire de Specky, débarqué en Irlande du Nord, forcé à travailler dans un abattoir, et qui contre la violence en s’émancipant par la danse. Olivier Twist et Billy Elliot ne sont pas loin. Entre récit familial et fiction, cette histoire est parsemée de moments fantastiques : on y croise le diable, deux vieilles tantes, qui sont en réalité des fées, ou une carcasse de cochon sur un crochet de boucher qui reprend vie. Le texte est récité en lipsynch par les performeurs, en anglais surtitré, rappelant le Assembly Hall de Crystal Pite.

Si Specky Clark est un virage esthétique, arborant un style narratif auquel le public français n’est pas vraiment habitué, la question du genre, qui traversait les premières pièces de la chorégraphe, est loin d’être évacuée. Elle se matérialise dans une récurrence du travestissement – les tantes Clark incarnées par deux danseurs et le rôle principal joué par la danseuse Faith Prendergast –, mais aussi dans l’attitude viriliste des collègues du garçon, qui ne tarissent pas de jurons. La violence, masculine, de classe et envers les animaux, y est aussi omniprésente : des carcasses parlantes – en latex rose qui pendent du plafond –, la dureté du travail à l’abattoir, la mise en scène de rixes, mais aussi la possibilité de s’en libérer par des scènes de danse carnavalesque.

Humour, fantaisie et gravité se mélangent dans cette pièce foisonnante de significations. Toutefois, on peine à retrouver la spécificité de la gestuelle d’Oona Doherty, son attachement à un mouvement viscéral, émotif. Car la chorégraphie de Specky Clark se résume à une pantomime illustrative, ou à la reprise de gestes connus. En témoigne le passage de la danse macabre d’Halloween, qui met en scène tout le groupe, arborant en cercle une succession de gestes d’horizons divers : le floss du Backpack Kid, devenu célèbre sur les réseaux sociaux, accolé à un pas de danse des années 1980. En dépit d’un pari audacieux pour cette première grosse production, l’intrigue comme la chorégraphie peinent alors à prendre de l’ampleur.

Belinda Mathieu – www.sceneweb.fr

Specky Clark
Chorégraphie, écriture, textes et direction artistique Oona Doherty avec les danseuses et danseurs Diarmuid Armstrong, Maëva Berthelot, Malick Cissé, Gerard Headley, Clay Koonar, Gennaro Lauro, Michael McEvoy, Erin O’Reilly, Faith Prendergast
Musiques Lankum, Gavino Murgia, David Holmes, Raven Violet
Conception sonore Maxime Jerry Fraisse
Lumières John Gunning
Scénographie Sabine Dargent, assistée de Caroline Menassol
Costumes Darius Dolatyari-Dolatdoust en collaboration avec Constance Tabourga, assistés de Aela Bristiel, Lena Manin, Paul Escamez, Ambre Beylier, Meryl Degez, Christina Clerisse
Direction des répétitions Solène Weinachter
Voix bande son Louise Conaghan, Janie Doherty, Sam Finnegan, Stephen Rae, Garry Rowntree
Ingénieure scénique Juliette Pierangelo
Accessoiriste confection latex Jessie Chalumeau
Direction technique Marie Prédour
Régie lumières Thibault Gambari
Régie plateau création Lisa M. Barry
Surtitrage Nadir Bouassria, d’après une traduction de Francesco Leto

Production OD WORKS
Coproduction Ballet Preljocaj / CCN Aix-en-Provence ; Dublin Dance Festival & The Abbey Theater ; Sadler’s Wells London ; Kampnagel Hambourg ; Festspielhaus St. Pölten ; Théâtre de la Ville Paris ; Tanz Köln ; MC2: Grenoble ; CCN-Ballet national de Marseille
Accueils en résidence Ballet Preljocaj / CCN Aix-en-Provence ; KLAP-Maison pour la Danse Marseille ; CCN-Ballet national de Marseille (accueil studio)
Avec le soutien de la DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, du Département des Bouches du Rhône et de Spotlight, British Council

Durée : 1h

Théâtre du Pavillon Noir, Aix-en-Provence
les 22 et 23 novembre 2024

Kunstencentrum Viernulvier, Gand
les 6 et 7 février 2025

Lieu Unique, Nantes
les 24 et 25 avril

Théâtre de la Ville, Paris
du 24 au 27 juin

27 novembre 2024/par Belinda Mathieu
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Seine-Saint-Denis terre de Rencontres chorégraphiques
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