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Simon Tanguy voit grand et beau

A voir, Avignon, Danse, Les critiques, Paris
Simon Tanguy crée Je voyais ça plus grand au Festival Off d'Avignon 2024
Simon Tanguy crée Je voyais ça plus grand au Festival Off d'Avignon 2024

Photo Matthieu Carniaux

Dans Je voyais ça plus grand présenté à La Scierie à l’occasion du Festival Off d’Avignon, et à Paris à la rentrée, le danseur et chorégraphe met en corps et en mots un éloge insolite et fécond de l’échec, qu’il parvient à transcender par l’avènement de la beauté.

Le danseur et chorégraphe Simon Tanguy revient à Avignon et y déploie à nouveau une forme qui témoigne de toute la singularité de l’artiste inclassable qu’il est. Formé à la School for New Dance Development d’Amsterdam, après un passage par l’école du clown à Paris, il retrace son parcours dans le spectacle Je voyais ça plus grand, qu’il a créé en duo avec Thomas Chopin, mais qu’il joue seul en scène, pour raconter les réussites comme les ratages qui l’ont façonné. Il se souvient d’une série de répétitions rendues chaotiques par une équipe artistique sous substances, de sa participation au concours Danse Élargie, où il participait à un trio de garçons en longs t-shirts et fesses à l’air sautant dans tous les sens. En grossissant le trait, le danseur s’étend sur sa propension à foirer tout ce qu’il entreprend. Il surprend, amuse et touche en s’emparant du thème apparemment peu glorifiant de l’insuccès.

Avec Inging, un monologue logorrhéique dans lequel il performait quantité de sujets philosophiques et psychanalytiques, le danseur montrait son aptitude à manier les mots et même à les faire danser. Toujours très loquace, il se sert encore de sa prédisposition à parler et bouger sans arrêt. À la manière d’un stand-upper faussement mal assuré, il apostrophe la salle, enchaîne les blagues, et se tient comme un funambule sur un fil prêt à craquer. Vêtu d’un élégant costume vert, la couleur maudite au théâtre, il énumère les inévitables doutes et déroutes qui l’ont fait plonger dans de profonds états de crise, alors que ses ambitions et ses espérances ont parfois peiné à se concrétiser. Il ironise sur le beau, mais coûteux, tapis pailleté déposé au devant de la scène qu’il a acheté autrefois pour un gros projet représenté aux Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis et qu’aucun programmateur n’a cherché à diffuser par la suite. Simon Tanguy qui se surnomme « Simon Tant pis » soulève les rires de l’assistance dans un exercice périlleux, parfaitement maîtrisé et mâtiné d’une bonne dose d’humour et d’autodérision.

Le spectacle ne s’arrête pas à cette remémoration fictionnalisée à travers laquelle se ressassent les inquiétudes et frustrations inhérentes au métier d’artiste, et va nettement plus loin en cherchant à les dépasser. La seconde partie illustre le vorace appétit avec lequel il aspire à créer. L’artiste prend alors tout autrement possession du plateau, soudain nimbé d’une lumière trouble et d’une épaisse fumée. D’une manière poétique, quasi mystique, chamanique, la danse advient. Intrigante et sensible, d’une impeccable beauté, et surtout riche en multiples interprétations possibles. Telle une créature surnaturelle cherchant à conjurer son mauvais sort, Simon Tanguy réapparaît masqué, enveloppé d’une sorte de loque duveteuse dont il va ensuite chercher à se débarrasser. Tout en soubresauts intranquilles, le danseur parvient enfin à s’extraire de cette pelisse matricielle.

Quasi nu, en micro-short lamé, il s’apparente à un phénix qui renaît de ses cendres. Sur quelques notes d’une trompette spleenétique, suivies de nappes musicales évanescentes, son corps d’abord au sol, contraint à se tortiller et à se contorsionner, s’élève progressivement, prend de l’ampleur, gagne en puissance, en verticalité comme en légèreté. Simon Tanguy se livre à une danse de plus en plus bondissante, qui se clôt sur un manège incandescent. Il émane alors de sa présence scénique une douce dinguerie, mais aussi une touchante sincérité. Son solo métaphorise avec succès l’acte de créer, et la libération qu’elle procure.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Je voyais ça plus grand
Chorégraphie, texte et mise en scène Thomas Chopin, Simon Tanguy
Avec Simon Tanguy
Création lumière, régie générale Ronan Bernard
Création musicale Jérémy Rouault
Costumes et accessoires Stéfani Gicquiaud

Production Propagande C
Coproduction Le Triangle, cité de la danse de Rennes ; Charleroi danse, centre chorégraphique de Wallonie Bruxelles ; Le Petit Echo de la Mode – Châtelaudren ; Le centre culturel de La Ville Robert – Pordic ; Danse à tous les étages dans le cadre du Réseau Tremplin

Accueil en résidence CCNRB – Collectif FAIR-E ; Réservoir danse, Rennes ; La Paillette MJC, Rennes ; Salle Guy Ropartz / Ville de Rennes ; Centre culturel Jacques Duhamel, Vitré

La compagnie Propagande C est soutenue par l’Etat – préfet de la Région Bretagne – Drac Bretagne dans le cadre de l’aide à la structuration, la Région Bretagne, le Département des Côtes d’Armor, la Ville de Saint Brieuc et Saint-Brieuc Armor Agglomération.

Durée : 50 minutes

Festival Off d’Avignon 2024
La Scierie
du 3 au 21 juillet (relâche les 8 et 15), à 17h35

Micadanses-Paris, dans le cadre du Festival Bien fait
le 16 septembre

19 juillet 2024/par Christophe Candoni
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