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La Vie devant soi, l’amour en héritage

À la une, A voir, Cherbourg, Clamart, Les critiques, Marseille, Strasbourg, Théâtre

Photo Matthieu Edet

Le jeune metteur en scène Simon Delattre adapte avec une grande sensibilité le roman de Romain Gary et le place à la confluence de plusieurs arts pour en extraire toute la tendresse.

S’emparer de La Vie devant soi est toujours un exercice hautement risqué tant les lecteurs du chef d’œuvre de Romain Gary – ou d’Émile Ajar, c’est selon – entretiennent avec les personnages de l’immeuble de la rue Bisson une relation particulière, qui confine souvent à la passion. Pour réussir son adaptation, Simon Delattre a choisi de se focaliser sur le cœur du réacteur de ce roman, sur le duo, aussi touchant qu’improbable, formé par Madame Rosa et Momo.

Ancienne prostituée, survivante de la déportation qui la hante encore certaines nuits, la matriarche juive en fin de vie héberge dans son petit appartement de Belleville les enfants de ses consœurs qui sont « parties se défendre en province ». Momo est l’un d’eux. Du haut de ses 10 ou 14 ans, personne ne sait plus trop, le jeune Arabe a la candeur d’un ado et découvre les questionnements d’un adulte. Confronté à la déliquescence progressive de sa protectrice, il va chercher, à son tour, à apaiser ses angoisses et à l’accompagner jusque dans ses derniers instants.

Sur cette relation filiale choisie, Simon Delattre porte un regard extrêmement sensible et en révèle le côté le plus intimiste. Toute en délicatesse, sa mise en scène transpire de l’affection qu’il porte à ce tandem iconoclaste, largement débarrassé des autres personnages qui, tout juste évoqués, sont relégués au second plan. Dans une ambiance quasi foraine, à mi-chemin entre le Peer Gynt de David Bobée et le Arlequin, poli par l’amour de Thomas Jolly, il transforme le roman de Romain Gary en un conte initiatique où la narration et l’incarnation se mêlent jusqu’à ne faire plus qu’une.

Marionnettiste de formation, le jeune metteur en scène utilise cet art au service de son propos. Jamais cosmétiques, les marionnettes, transformées en costumes, instillent cette dose d’étrangeté qui pimente souvent les histoires racontées aux enfants. Au milieu de ces créatures, au gré du mouvement naturel provoqué par l’astucieuse scénographie en escalier conçue par Tiphaine Monroty et Morgane Bullet, Maia Le Fourn en Madame Rosa forte et difforme et Tigran Mekhitarian en Momo à la naïveté éclairée font vibrer avec justesse cette corde sensible. Soutenu par la musique live de Nabila Mekkid, porte-voix à la tessiture charmeuse de toutes les prostituées du monde, le récit de vie se retrouve alors embarqué dans une atmosphère onirique, qui, aussi gentillette puisse-t-elle parfois paraître, est tout à fait conforme à l’univers de Gary et prouve que Simon Delattre a le théâtre devant lui.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

La Vie devant soi
CIE RODÉO THÉÂTRE CRÉATION
D’après le roman de Romain Gary (Émile Ajar) / Mise-en-scène Simon Delattre / Adaptation et assistanat à la mise-en-scène Yann Richard / Avec Nicolas Goussef, Maia Le Fourn, Tigran Mekhitarian / Musique live Nabila Mekkid (Nina Blue) / Scénographie Tiphaine Monroty, Morgane Bullet / Création lumière Tiphaine Monroty / Création son Tal Agam / Construction du décors Morgane Bullet, Clément Delattre / Stagiaire scénographie Emma Bouvier / Construction des marionnettes Marion Belot, Anaïs Chapuis / Costumes Frédéric Gigout / Confection des costumes de Madame Rosa et du Rideau Odile Delattre / Adaptation LSF Yoann Robert / Régie Générale Jean-Christophe Planchenault / Régie lumière Jean-Christophe Planchenault, ou Chloé Libero / Régie son Laurent Le Gall / Administration et production Bérengère Chargé / Diffusion Claire Girod / Remerciements Thierry Collet

Durée : 1h45

6-10 nov 2018 : Théâtre Jean Arp, Clamart (92) – CREATION

6-7 déc : Le Trident, Scène Nat. de Cherbourg (50)

16-18 jan 2019 : CDN de Sartrouville

24-26 janvier : Théâtre Massalia, Marseille (13)

29 janvier : Théâtre de Grasse

1 fév : La Garance, Scène Nat. de Cavaillon (83)

6-8 mars : TJP, CDN D’Alsace, Strasbourg (67)

21 mars : Méliscène / Espace Athena, Auray (56)

30 avril : Théâtre de Laval

10 novembre 2018/par Vincent Bouquet
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