Sarah Gabrielle met en scène Le Chant du cygne d’après Anton Tchekhov

Après une représentation, tard dans la nuit, un vieil acteur nommé Svetlovidov s’entraine à vieillir, à mourir. Il se souvient des personnages qu’il aurait, dans le passé, joués sur la scène d’un théâtre, ou peut-être dans sa vie : il ne voit plus très bien la frontière entre la fiction qu’on appelle réalité, et les fictions qu’on dit fictions, parce que, comme nous tous, il est « de l’étoffe dont les rêves sont faits et que sa vie est cernée de sommeil ».

Il ne sait plus très bien qui, ou quoi, lui revient : ses rôles d’antan ? Les morts qui ont joué sur cette scène ? Des fantômes de lui ou ceux des autres ? Mais enfin, quelque chose du passé lui revient. Nous revient. Quelque chose, comme La Mouette, d’un certain Tchekhov, ou Platonov lui revient, qu’il avait presque oublié. Quelque chose, ou quelqu’un. Revenant, oui, ce soir, à lui, comme autant de souvenirs vivants.

C’est le spectacle d’une hantise auquel il nous convie. De cet effondrement en lui-même, de lui-même, seul le souffleur du théâtre, Nikita Ivanitch, gardien, garde-fou, homme à tout faire – va être le témoin. Ce souffleur énigmatique et naïf – dont le rôle est, précisément, de hanter les sous-sols du théâtre, d’allumer ou d’éteindre des lumières, de voir et d’entendre, tapis dans l’ombre – va partager, le temps d’une nuit, le bruit assourdissant des pages d’un livre que le vieil acteur semble ouvrir au hasard : le livre d’un personnage qui se souvient … du livre dans lequel il est écrit.

Dans le secret des loges d’un théâtre, ces deux hommes vont nous inspirer, nous souffler, depuis une autre voix – celle de Tchekhov et de ses fantômes – ce livre vertigineusement poétique et souvent drôle, qui est aussi votre livre.  Note d’intention de Sarah Gabrielle.

Le Chant du cygne d’après Anton Tchekhov

Texte français et mise en scène

Sarah Gabrielle

Avec

Anthony Audoux

Nicolas Chupin

Marie Frémont

Sarah Gabrielle

Serge Noël

Aurélien Tourte

Lucernaire

Du mardi au samedi à 20h

Le dimanche à 17h

Du 19 octobre 2011 au 8 janvier 2012