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Santa Estasi, du boucan chez les Atrides

À la une, Festival d'Avignon, Les critiques, Moyen, Théâtre

Santa Estasi – Atridi : otto ritratti di famiglia © Brunella Giolivo

Dans un spectacle au long cours placé sous les signes de la jeunesse et du vacarme, le metteur en scène Antonio Latella, inspiré des grandes tragédies antiques, passe en revue la mythologie grecque dans une approche très distanciée et appuyée.

A propos de son Electre, Antoine Vitez évoquait une « tragédie de cuisine », c’est-à-dire à l’échelle de l’intime, soumise à une approche domestique et complètement démythifiée. C’est dans cette ligne que s’inscrit le travail d’Antonio Latella, en beaucoup moins fin et plus trivial. Un four, un frigidaire, un évier peuplent occasionnellement l’espace qui s’apparente aussi à un couloir d’hôtel avec ses portes en enfilade et à une grande salle commune aux murs blancs transformée en champ de combat ou en dancefloor. Au centre, il y a une large table en bois, celle où l’antique fratrie se réunit et se déchire.

En huit portraits successifs, les histoires horrifiques d’Atrée et de sa descendance sont revisitées par une équipe de jeunes dramaturges italiens qui ont resserré la focale sur le cadre intimiste d’un foyer familial devenu à sa petite échelle le miroir d’un monde violent et décadent. Dans ce huis-clos tragique modelé jusqu’à l’ineptie sur le mode de la parodie avec participation du public en prime, les héros grecs nous sont rendus, au mieux, familiers, au pire, dégradés, beaufisés.

Ainsi, la belle Hélène chevauche toute excitée une licorne de Carrousel tandis que son Ménélas se présente en plagiste avec un collier de fleurs hawaïennes autour du cou dans le pénible et dispensable épisode de la guerre de Troie. D’autres personnages bénéficient d’une caractérisation plus consistante. Agamemnon est une figure paternelle pleine d’autorité et de faconde, sa fille Iphigénie est une adolescente révoltée hallucinante avant son sacrifice. Il y a surtout le trio incendiaire formé par Electre, Oreste et Pylade qui après avoir accompli leurs meurtres vengeurs s’étreignent d’une façon furieusement belle.

D’emblée, le spectacle ne se montre pas révolutionnaire dans sa forme sans sophistication. Il séduit en revanche par l’énergie collective de ses acteurs chauffés à blanc qui ne quittent pratiquement pas la scène durant plus de seize heures de représentations données sur deux jours. Avec une sacrée endurance, ils prennent possession d’une matière textuelle et scénique dense et exténuante. Ils crient beaucoup mais développent un jeu physique, nerveux, charnel qui dynamise autant qu’il surcharge l’ensemble.

Ce condensé moderne des Atrides est d’abord le fruit d’un laboratoire, d’un travail de recherche mené en Italie par Antonio Latella avec de jeunes artistes tout juste diplômés de conservatoires dramatiques. L’enthousiasme généreux et ravageur qui s’exprime sur le plateau ne compense pas les lourdeurs de la proposition pleine d’intentions malheureusement trop disparates qui confinent même au ridicule à force de complaisance.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Santa Estasi – Atridi : Otto Ritratti di Famiglia
Adaptation Riccardo Baudino, Martina Folena, Matteo Luoni, Camilla Mattiuzzo, Francesca Merli, Silvia Rigon, Pablo Solari
Mise en scène Antonio Latella
Dramaturgie Federico Bellini, Linda Dalisi
Scénographie et costumes Graziella Pepe
Musique Franco Visioli
Lumière Tommaso Checcucci
Chorégraphie Francesco Manetti
Assistanat à la mise en scène Brunella Giolivo
Avec Alessandro Bay Rossi, Barbara Chichiarelli, Marta Cortellazzo Wiel, Ludovico Fededegni, Mariasilvia Greco, Christian La Rosa, Leonardo Lidi, Alexis Aliosha Massine, Barbara Mattavelli, Gianpaolo Pasqualino, Federica Rosellini, Andrea Sorrentino, Emanuele Turetta, Isacco Venturini, Ilaria Matilde Vigna, Giuliana Vigogna
Production Emilia Romagna Teatro Fondazione (Modène)
Avec le soutien de la Fondation Cassa di Risparmio de Modène

Festival d’Avignon 2017
1ère partie: Iphigénie en Aulide,
Hélène, Agamemnon, Électre
19 | 22 | 25 JUILLET À 15H
2e partie : Oreste, Les Euménides,
Iphigénie en Tauride, Chrysothémis
20 | 23 | 26 JUILLET À 15H
GYMNASE DU LYCÉE MISTRAL
durée 1ère partie 8h50 entractes compris,
durée 2e partie 7h40 entractes compris
spectacle en italien surtitré en français

21 juillet 2017/par Christophe Candoni
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