Nicola Sacco dans sa cellule à quelques heures de mourir… La lumière de l’unique ampoule faiblit parce que l’on prépare la chaise électrique à six pas de là… Son compagnon de lutte et d’infortune Bartolomeo Vanzetti apparaît soudain. Délire dû aux vingt-six jours de grève de la faim ? Hallucination à cause des tranquillisants des médecins auxiliaires de la mort ? Rêve éveillé ? Vision ?…
« Quand on demande aujourd’hui qui sont Sacco et Vanzetti, une frontière se forme entre ceux qui plus âgés se souviennent de cette triste affaire et les autres, plus jeunes qui ne la connaissent pas du tout. Alors quand on fredonne l’air de Joan Baez, la chanson, elle, fait l’unanimité. Tant mieux et dommage tout à la fois pour ces deux noms qui marquent à jamais l’histoire de l’injustice, de l’intolérance et de la discrimination.
En effet, ces deux hommes ont porté tout cela jusqu’à en mourir !
Mais cette histoire, ô, combien triste, symbolise également la fraternité, le courage, et l’ idéal de liberté. Alors qui mieux que deux artistes se connaissant parfaitement et dont la complicité à la scène comme à la ville est sans faille, pouvait porter haut le flambeau de cette pièce.
Qui mieux que deux artistes pour lesquels l’absurde et le rire, la tendresse et la nostalgie ne font pas peur, pouvait se permettre d’endosser les multiples personnalités de ce spectacle!
Voilà pourquoi le choix immédiat de Dau et Catella. Alchimie parfaite qui nous fait oublier Gian Maria Volonté et la musique d’Ennio Morricone. Ils sont Sacco et Vanzetti !
Tous deux de culture méditerranéenne, ils offrent à la pièce toutes ses nuances, du rire aux larmes, du grotesque au sublime comme l’a été cette vraie parodie de justice.
Nul besoin d’encombrer l’espace d’un décor imposant. Eux deux, devant, dans des univers lumineux qui suggèrent l’espace et le temps. Ce temps si court qui précède leur exécution. Suggérée également, la terrible présence de la peine ultime, cette mort électrique qui plane partout.
Ultime rencontre imaginaire de deux frères de combat, que l’on isole, mais qui, au delà des murs se retrouvent en esprit pour franchir ensemble la porte de la mort et rentrer dans l’histoire.
L’univers musical forme comme un décor et structure l’espace jusqu’à le tordre. Quelques accessoires et des éléments simples de costumes marqueront, restitueront l’époque. Un cri lancé comme un hommage à la Liberté de l’être ». Note d’intention de François Bourcier
Sacco et Vanzetti
Une pièce d’Alain Guyard
Mise en scène de François Bourcier
Avec Jacques Dau et Jean-Marc Catella
Durée : 1h20
A partir du 13 octobre 2012
Du mardi au vendredi 20h00, samedi à 17h00 et 20h00
78 BIS BOULEVARD DES BATIGNOLLES
75017 PARIS
magnifique …