Vierge de toute expérience théâtrale, Romain Duris se bat tous les soirs avec « La Nuit juste avant les forêts » de Koltès. Il n’a pas choisi la facilité. Bernard-Marie Koltès a vingt-huit ans quand il écrit ce texte. Un vrai cri du cœur. Un long monologue de 63 pages, sans ponctuation. Patrice Chéreau, spécialiste de Koltès et compagnon de route de l’auteur aux Amandiers de Nanterre dans les années 80 n’avait jamais souhaité l’aborder. Il le trouvait trop compliqué. Et puis il y eu cette rencontre avec Romain Duris. « Lors des essais pour le film « Persécution », explique Chéreau, il a lu un extrait de Roberto Zucco. Un miracle qu’un acteur qui n’a jamais fait de théâtre se livre à un monologue d’une heure et demi. Un pari de lui donner un texte d’une complication folle. Mais les règles et les lois de l’écriture de Koltès sont récurrentes. Et il y a beaucoup de chose que je connais de lui ». Le spectacle a été créé à Valence, puis joué cet automne au Louvre dans le cadre de la résidence de Patrice Chéreau. Il connaît un prolongement avec succès au Théâtre de l’Atelier.
Allongé sur un lit d’hôpital, Romain Duris incarne ce jeune homme paumé, un peu SDF, totalement désorienté qui rencontre un soir au autre homme et lui raconte sa détresse, sa vision sombre de la vie. Ecrit en 1977, le texte de Koltès est d’une incroyable modernité. Koltès parle de la vie en banlieue, du chômage, du malaise de la jeunesse…Romain Duris s’accroche pendant une heure et demie à ce lit, sans défaillir, avec une belle énergie. Il est admirablement dirigé par Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang. Il entre dans la lignée des grands interprètes de ce texte : Richard Fontana, Denis Lavant…
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
La nuit juste avant les forêts
De Bernard-Marie Koltès
Mise en scène: Patrice Chéreau, Thierry Thieû Niang
Costumes : Caroline de Vivaise
Lumières : Bertrand Couderc
Son : Sylvain Copans
Avec: Romain DURIS
En coproduction avec la Comédie de Valence Centre Dramatique National Drôme-Ardèche
Durée : 1h30
Du 19 janvier au 20 mars 2011 à 19h
Du mercredi au dimanche à 19h
Théâtre de l’Atelier – Paris
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