La saison des festivals s’est ouverte hier soir à Lyon, avec le premier spectacle des Nuits de Fourvière dans le grand théâtre, programmé avec La Biennale de la danse. Avec pour la première fois en France, depuis plus d’un an, 1000 personnes assises avec distanciation physique. Camille a essuyé les plâtres, avec ce concert mis en scène par Robyn Orlin. La chanteuse a bien eu du mal à dissimuler son émotion.
Dès son entrée, Camille est submergée par la vague d’applaudissement. Elle ne parvient à contenir ses larmes quand elle découvre face à elle le millier de spectateurs. Elle craque et doit instantanément sortir de scène pour reprendre ses esprits, sécher ses larmes avant de refaire son entrée. « Je pensais bien qu’il y aurait quelque chose à ce moment-là » nous confie l’artiste à sa sortie de scène. « Je l’avais dit à Robyn Orlin qui avait tenté de me rassurer, de me dire qu’il fallait être neutre. Mais je savais que cela allait être fort. Cela fait tellement longtemps que je ne suis pas revenue sur scène. Et puis l’émotion est montée avec ces cris de joie et les applaudissements. Je les ai reçus, je suis ressortie, et j’ai refait mon entrée la plus neutre possible, si tant est que l’on être neutre quand on est vivant et sur scène. »
Ce spectacle imaginé par la chorégraphe Robyn Orlin autour de la personnalité de Camille est une ode à l’environnement, un geste chorégraphique engagé qui fait suite à une première collaboration entre la chanteuse et l’artiste sud-africaine en 2011 dans la Chapelle du Couvent des Récollets à Paris. Camille chante l’eau. De A la claire fontaine à Cry me a river, elle demande au public d’imaginer devant lui un océan dans lequel elle se jette à corps perdu. Allongée sur la scène, sur les vêtements créés par Birgit Neppi, elle fixe une caméra. Son visage angélique, démultiplié par les effets vidéos fixe la salle.
Camille aurait dû être entourée du chœur masculin les Phuphuma Love Minus qui n’a pas pu quitter l’Afrique du Sud. C’est donc en solo, dans un registre plus proche du théâtre que celui du concert, qu’elle déploie toute son énergie pour son retour sur scène. « Je remets le pied à l’étriller, toute seule, en amazone. C’est comme si je me réinitialisais. Ok, c’est quoi la scène pour moi ?« . Camille chante a cappella, se fait manipulatrice d’objets, esquisse des pas de danse – des restes de sa formation classique – fait le cochon pendu sur une perche. Un spectacle tout en fragilité, avec quelques longueurs. Un spectacle de reprise dont la chanteuse sait qu’il est instable. Elle en joue. « J’ai ces nouvelles contraintes. Robyn m’a fait travaillé sur mon propre sentiment de frustration. C’est comique de voir que tout ne se passe pas comme prévu« . Le public est conciliant. « C’est la reprise pour tout le monde, il va falloir que vous soyez plus engagés dans mon jeu concours » lui lance-t-elle, non sans humour.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
alarm clocks are replaced by floods and we awake with our unwashed eyes in our hands … a piece about water without water
Direction artistique Robyn Orlin | Musique Camille | Scénographie Robyn Orlin | Costumes Birgit NepplCoproduction Les Nuits de Fourvière, Cité de la Musique-Philharmonie de Paris, La Bâtie – Festival de Genève, Biennale de la danse de Lyon 2021 | Avec le soutien du CND – Centre National de la Danse, accueil en résidence
Avec le soutien de Groupama Grand mécène des Nuits de Fourvière
À l’instigation et en coproduction avec la Philharmonie de Paris
Ce spectacle est labellisé dans le cadre de la Saison Africa2020, avec le soutien de l’Institut français et du Comité des mécènes de la SaisonNuit de Fourvière
01 — 02 juin 2021
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