La musique de Robert Cohen-Solal fait partie du patrimoine français. Il est l’auteur des notes de musique qui ont accompagné la diffusion de la série « Les Shadoks » avec la voix de Claude Piéplu. Avec son fère, Jean, ils ont composé une musique sur des textes d’Henri Michaux. Le spectacle « Lointain intérieuré est créé au Théâtre Dijon Bourgogne. Entretien avec le musicien.
Vous vous attaquez au poète Henri Michaux, avec « Lointain intérieur », sous titré « La nuit remue » qui est l’un des recueils les plus célèbres du poète. Pourquoi ne pas avoir directement pris ce titre ?
Il me semblait un peu négatif, ne pas pouvoir révélé ce que je voulais faire, moins théâtral et moins imagé que « Lointain intérieur ».
Dans ce « Lointain intérieur », vous allez dans la profondeur des textes de Michaux. Vous avez fouillé un peu partout ?
Je n’ai pas pu fouiller partout, car il y a trois livres de Michaux à la Pléiade et je n’ai lu que le principal, car il a tellement écrit de livres, de correspondances…J’ai lu « L’espace du dedans » et effectivement « La nuit remue ». Il y a beaucoup de ces textes utilisés dans le spectacle.
Comment mettre de la cohérence dans ces textes pour rendre cette matière théâtrale ?
C’est la difficulté, je me suis fait aider par Michèle Bichot. On aurait pu faire un spectacle de 400 heures ! Mais on a choisit une vingtaine de textes. Le fil rouge est la colère. Il y a une logique intellectuelle mais on s’est basé su un parcours qui fait que l’on analyse la colère.
Vous dîtes que nous vivons dans un monde révoltant, est ce le propos du spectacle ?
Le propos est une révolte plutôt intime qu’extérieure. Michaux a réussi à écrire des choses que personne n’a pu dire. Il dit des choses incroyables. Il arrive à analyser au plus profond de lui-même les tenants et les aboutissants de la pensée, de la révolte telle qu’elle est vécue au plus lointain de notre intérieur.
Dans ce spectacle il y a de la musique.
Oui parce que je suis avant tout un musicien. Il y a des musiques composées avec mon frère jean. Il y a aussi des parties improvisées. C’est un spectacle qui s’entrelace entre texte et musique, on ne sait pas qui a la plus grande part. Il y a des grandes plages de musique sans texte. L’image aussi est très importante.
Avec des projections vidéo ?
Oui il y a des toiles, on ne peut pas parler de décor. Le théâtre est à nu, on a enlevé tous les pendrillons, on voit les murs, les tuyauteries. Dans ce désert on installe trois toiles comme des voiles de bateau, un peu trapézoïdales et sur deux d’entre elles on projette des vidéos d’éléments naturels, des paysages, des chutes d’eau, des arbres, du feu, la lune, des gouttes d’eau, des fontaines…
Comment qualifier la musique ?
Elle est contemporaine. Elle est électro acoustique, mais elle n’est pas du tout intello ou élitiste, on fait quelque chose d’accessible qui frise la musique traditionnelle, il y a des chants folkloriques imaginaires. Il y a des petites mélopées, et aussi des choses qui s’apparentent à la musique concrète et à la musique répétitive. Il y a beaucoup d’échantillons musicaux homogénéisés par la base qui est composé d’un flute et d’un violon avec un apport de son et de bruits
Propos recueillis par Stéphane CAPRON
LOINTAIN INTERIEUR (OU LA NUIT REMUE)
d’après des textes d’Henri Michaux
conception Robert Cohen-Solal
musique et jeu Bob et Jean Cohen-Solal
collaboration montage des textes Michèle Bichot
production déléguée Théâtre Dijon Bourgogne-CDN
coproduction Why Note
en collaboration avec le Son en scène
SALLE JACQUES FORNIER – 30 rue d’Ahuy, Dijon
du mardi 29 mars au samedi 2 avril 2011
Relâche le jeudi 31 mars (Horaires de représentations : en semaine à 20h, samedi à 17h) – TARIF UNIQUE : 5€
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !