Thriller autour de Shakespeare

Daniel Jean et Pierre-Yves Le Louarn - Photo Jean Pierre Benzekri

« Richard III (ou presque) » est une commande d’Isabelle Strakier à l’écrivain australien Timothy Daly. Elle avait déjà monté son texte « Le Bal de Kafka » et Timothy Daly a écrit cette pièce en pensant aux deux comédiens, Pierre-Yves Le Louarn et Daniel Jean. « Après réflexion, j’ai conçu une histoire dans laquelle deux acteurs se retrouvent piégés dans une situation où ils sont condamnés à jouer sans cesse Shakespeare » explique Timothy Daly. Cette pièce est un huis clos. Deux comédiens sont emprisonnés et condamnés à lire des scènes de Richard III, selon le bon vouloir de leurs geôliers. « La pièce balance entre la farce noire et l’absurde, faisant référence à la pièce shakespearienne tant pour le châtiment que pour le commentaire », poursuit Daly.

Pendant toute la pièce, l’on se demande pourquoi ces comédiens sont enfermés. Timoty Daly lance des fausses pistes : « Quand un artiste proteste, on enquête, et il est envoyé en prison. Ca coûte moins cher que de le subventionner ! » (Une réplique qui vaut le détour et qui prend toute sa résonnance pendant ce Festival d’Avignon !). En fait il s’avère que ce sont des meurtriers.

La pièce multiplie les chemins. Elle est caustique, critique, puis devient un thriller policier. Des pistes qui ne la rendent pas très lisible. C’est en fait très brouillon et pas très digeste. Pierre-Yves Le Louarn et Daniel Jean se démènent pendant une heure vingt dans cet espace confiné. Ils ne ménagent pas leur peine, ils se livrent à un vrai combat. Mais l’effet souhaité par l’auteur ne prend pas vraiment.

 Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Richard III (ou presque)

De Timothy Daly

Traduction de Michel Lederer

Mise en scène d’Isabelle Starkier

Avec Daniel Jean et Pierre-Yves Le Louarn

Décors de Jean-Pierre Benzekri

Costumes de Anne Bothuon

Création lumiere de Bertrand Llorca

Création sonore de Michel Bertier

Durée: 1h30

Du 22 septembre au 7 novembre 2010

A 21h30 du mardi au samedi, à 15h le dimanche

Théâtre du Lucernaire