« Et s’il n’en reste qu’un je serai celui-là ».
C’est un seul en scène. On commence plateau nu. L’acteur est là au centre.
Les décors s’empilent pour une dernière lutte de théâtre dans le théâtre. Un spectacle performance, une charge désespérément humaniste ! Soyons clairs : pas la pièce mais la nouvelle de Ionesco.
Dans une ville inconnue, un rhinocéros apparaît et crée auprès des habitants l’étonnement.
Mais bientôt la « rhinocérite » s’étend et Béranger, témoin humain, ne peut que constater que peu à peu ses semblables se transforment tous en rhinocéros…
Éric Sanjou joue la fable pour dénoncer les idéologies violentes qui s’appuient sur les frustrations et les déceptions de chacun et qui transforment en monstre l’homme le plus banal.
Ionesco nous offre avec « Rhinocéros » une percutante métaphore de la montée des totalitarismes, quels qu’ils soient.
L’acteur ne dit pas un texte fantastique ou absurde, il dit la réalité.
Sur la scène, il dresse la dernière barricade.
Ça ne se fait pas de gaîté de cœur.Ça coûte, ce n’est pas confortable et pourtant ça fait sourire…
Dans un monde où le rhinocérisme a triomphé, il reste Béranger, le héros malgré lui, celui qui semblait le plus faible, ce rêveur anormal et utopiste, pour se dresser seul, pour résister encore :
« Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu’au bout ! Je ne capitule pas ! ».
Rhinocéros
Arène Théâtre
d’après la nouvelle d’Eugène Ionesco
mise en scène, scénographie, interprétation Éric Sanjou
assistant mise en scène Christophe Champain
technique Laurent Salgé
musique Steve Reichpartenaire Moissac-Culture
soutiens Ville de Moissac, Conseil Départemental de Tarn-et-Garonne, Région Occitanie Pyrénées-MéditerranéeLe Ring Toulouse
mardi 20, mercredi 21, jeudi 22, vendredi 23, samedi 24 novembre à 20h30
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