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Ravachol, l’enfant terrible d’Impatience

À la une, A voir, Les critiques, Paris, Théâtre

@ Alice Piemme

En pleine 11ème édition du festival Impatience (6-18 décembre 2020), c’est sur un spectacle belge que nous nous arrêtons : Ravachol d’Axel Cornil. Le portrait foutraque d’un révolté d’aujourd’hui nourri aux colères d’hier. 

Comme chaque année, la 11ème édition du festival Impatience fait la part belle aux écritures collectives et aux auteurs-metteurs en scène. Une seule exception : La Ville de Martin Crimp, monté par la compagnie La Nuit Américaine. Un travail d’excellente facture, à la hauteur de la pièce troublante de l’auteur britannique, déjà présentée en France à plusieurs reprises. On a retrouvé Hugues Duchêne avec Je m’en vais mais l’État demeure, succès du Festival d’Avignon 2018, ainsi que Camille Dagen et Emma Depoid avec leur Durée d’exposition, programmé notamment lors du dernier festival WET à Tours. On a découvert la version salle de Les rues n’appartiennent en principe à personne de Lola Naymark, créé en 2018 en parallèle d’une forme déambulatoire qui, sous le patronage de Georges Pérec, invite à penser l’espace urbain autrement. Très différents les uns des autres, tous ces spectacles méritent leur place dans la sélection du festival du théâtre émergent. C’est toutefois sur une autre pièce que nous nous arrêtons un moment avec de reprendre la course d’Impatience : sur Ravachol du Belge Axel Cornil, inconnu jusque-là sur nos scènes.

Dans le rôle-titre, Pierre Verplancken – on l’a aperçu au côté de Myriam Saduis dans l’excellent Final Cut cet été à Avignon – met d’emblée au clair le rapport de son personnage avec la figure historique éponyme, de son vrai nom François Claudius Kœnigstein (1859-1892). Épluchant des patates avec un Adrien Drumel en tablier, délicieux dans son rôle de mère dépassée par les événements, il se place à distance de la légende qui entoure l’anarchiste du 19ème siècle. La pièce d’Axel Cornil n’est clairement située ni dans le temps ni dans la géographie ; son Ravachol évolue dans un espace fictif où passé et présent se confondent. Dans un milieu rural inventé, mais qui tient sans doute beaucoup du Borinage – ancienne région minière située en Wallonie, près de la ville de Mons – où a grandi l’auteur dans les années 90. S’il désigne le personnage historique, le titre de la pièce fait d’ailleurs référence à une expression de la région, « Què Ravachol es’ti là ! », qui désigne selon Axel Cornil « des mecs qu’on ne comprend pas et qui ont l’air d’en avoir rien à foutre de rien ».

Pas d’attentats chez des magistrats parisiens – en 1892, Ravachol fait exploser la demeure d’un certain Edmond Benoît, et inaugure ainsi une série d’attentats anarchistes qui s’étend sur deux ans – dans la pièce du jeune artiste belge. Son garçon bagarreur a moins d’ambition : il multiplie les petits méfaits chez les fermiers du coin, jusqu’à tuer l’un d’eux. Accompagné comme son homonyme d’un copain surnommé « Biscuit » (Gwendoline Gauthier), le protagoniste principal réagit à la pauvreté, aux injustices d’une manière brute. Avec une violence et une sensibilité que Pierre Verplancken exprime à travers un jeu éruptif mais précis, une partition de coups et de cris, de mots crus que portent avec lui ses trois excellents partenaires : Héloïse Jadoul, Gwendoline Gauthier et Adrien Drumel, qui interprètent ensemble une quinzaine de rôles. Avec une présence, une intensité autrement plus singulière que la langue employée par les personnages, à laquelle on peut reprocher sa banalité. Mais qui n’empêche pas les quatre comédiens de déployer un imaginaire puissant et audacieux. En marge des cadres, sociaux aussi bien que théâtraux.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr 

Ravachol

Ecriture et mise en scène : Axel Cornil

Avec : Adrien Drumel, Gwendoline Gauthier, Héloïse Jadoul et Pierre Verplancken

Dramaturgie et production : Meryl Moens

Assistanat à la mise en scène : Olmo Missaglia

Soutien à la diffusion : Rose Alenne

Régie générale et scénographie : Marc Defrise assisté de Baptiste Leclere

Costumes : Rose Alenne et Charlotte Lippinois

Lumières : Emily Brassier

Coaching musical : Muriel Legrand et Ségolène Neyroud

Discussions et regards avisés :
Valentin Demarcin et Corentin Lahouste

Production : MoDul / Rideau de Bruxelles / Mars Mons Arts de la Scène / La Coop asbl.
Soutiens : Shelterprod / Taxshelter.be / ING / Tax-Shelter du gouvernement fédéral belge.

Aides : Ministère de la Culture de la Fédération Wallonie- Bruxelles – Service du Théâtre – CAPT et de la COCOF, L’acteur et l’écrit cie

Axel Cornil a bénéficié́ d’une résidence d’écriture organisée par le Centre des auteurs dramatiques (CEAD) et le Centre des Écritures Dramatiques – Wallonie- Bruxelles (CED-WB), à Montréal.
Le texte est édité aux éditions Sales Gosses (maison d’édition bruxelloise de théâtre illustré)

Durée : 1h

11 décembre 2019/par Anaïs Heluin
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