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Rappeler Roland de Frédéric Boyer

Agenda, Reims, Théâtre

@ POL

Je ne me suis jamais battu. Je n’ai connu aucun champ de bataille. Et ma génération a été généreusement tenue éloignée des guerres qu’ont connues nos parents et grands-parents. Mais cette absence (illusoire) des combats ne fut pas sans entretenir en nous un sentiment ambigu et embarrassant tant les guerres et les affrontements meurtriers ravagent notre monde contemporain et détruisent d’innombrables existences. Au point d’avoir le sentiment de vivre par simulacre, ad nauseam, ces combats auxquels les images des caméras du monde entier nous donnent l’illusion d’un libre accès. Sans se battre sur les champs de bataille, voyeurs, nous participions de plus en plus virtuellement aux combats. Le spectacle redondant des combats des autres fournit une justification à notre survie protégée. Nos gisants, héros morts au combat, ne sont plus de pierre mais de pixels. Car représenter et voir les autres se battre, tuer et mourir, a toujours eu une fonction sociale et politique. Récits, peintures, monuments ou images…

Voir le combat comme aller au spectacle puisque le combat a toujours été une forme excitante et puissante du jeu. Se ranger du côté du guerrier, du combattant, du soldat, pour avoir part à son infatigable énergie, à son pouvoir et à son art de tuer. Comme si nous étions tous hantés par les coups que nous ne porterons jamais contre un ennemi réel ou imaginaire. D’où l’importance au Moyen-Âge de vivre par le récit, le chant ou les images, l’émotion forte de la bataille, pour participer à celle que nous ne livrerions jamais. Les tueries épouvantables n’ont pas disparu ni même n’ont ralenti. Mais la question qui me vient à l’esprit aujourd’hui en ouvrant La Chanson de Roland, et qui pourrait scandaliser, est de m’interroger sur la disparition ou l’effacement de cet art verbal qui célébrait la bataille, l’assaut et la mise à mort de l’adversaire. Mort il l’abat, chantait joyeusement le conteur de la chanson.

J’ai tenu une unique fois une arme de combat entre les mains, un M16 américain, dans un stand de tir privé réservé à quelques barbouzes sur les hauteurs d’Ajaccio. Je n’avais pas trente ans. Et cette expérience pitoyable, qui se solda par un tir en l’air, un bras ankylosé et une immense frayeur, me confirma ainsi qu’à tous ceux autour de moi ce jour-là que j’aurais fait un piètre soldat. Mais rien de plus intolérable que la conscience de notre propre incertitude face à nous-même et devant la violence. Serions-nous capable d’aller au bout de toute notre énergie possible ?

Rappeler Roland

texte Frédéric Boyer

mise en scène Ludovic Lagarde

avec Pierre Baux

scénographie Antoine Vasseur

lumières Sébastien Michaud

costumes Fanny Brouste

son David Bichindaritz

production la Comédie de Reims – Centre dramatique national

coproduction CDDB—Théâtre de Lorient

Le texte est publié aux éditions P.O.L

La Comédie de Reims

à l’Atelier de la Comédie, 13 rue du moulin brûlé, Reims

du mardi 19 au samedi 23 mars 2013

mardi et vendredi à 20h30

mercredi et jeudi à 19h30

samedi à 18h30

27 février 2013/par Dossier de presse
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