Yoann Bourgeois quittera ses fonctions de directeur du CCN2 de Grenoble à la fin de l’année 2022. Le Jury de recrutement, composé de représentants de Grenoble-Alpes Métropole, du Département de l’Isère, de la Région Auvergne Rhône-Alpes, de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, du ministère de la Culture, des instances de gouvernance de l’association, s’est réuni pour présélectionner 4 candidatures en solo ou en duo. La décision finale sera prise mi-septembre pour une prise de fonction le 1er janvier 2023.
Aina Alegre et Yannick Hugron
Née en 1986 à Barcelone, Aina Alegre est chorégraphe, danseuse et comédienne.
Après une formation multidisciplinaire mêlant la danse, le théâtre et le chant à Barcelone, elle intègre en 2007 le CNDC d’Angers, sous la direction d’Emmanuelle Huynh.
Aina pense la création chorégraphique comme un terrain pour réinventer le corps, pour le « fictionnaliser ». Elle s’intéresse à des cultures et des pratiques corporelles très différentes, entendues comme autant de constructions, de représentations sociales et historiques, ce, afin de les questionner et de les traduire en une expérience physique, leur donner une perspective chorégraphique. Elle articule ainsi différents objets chorégraphiques construits à partir de différents médias : des pièces pour le plateau, des performances, des vidéos.
En 2009 Aina co-signe le duo SPEED et en 2011 elle crée la performance LA MAJA DESNUDA DICE, cette proposition aboutit à la création de la pièce NO SE TRATA DE UN DESNUDO MITOLOGICO en 2012. En 2015 elle crée la pièce DELICES et en 2017, LE JOUR DE LA BÊTE.
En collaboration avec Hadrien Touret elle transpose certaines performances en « essais cinématographiques » comme le film 12 45 84 (2010), TRIPARIA (2011) et DELICES (2014).
Parallèlement, depuis 2010, elle collabore en tant qu’interprète, avec d’autres chorégraphes et metteurs en scène : Vincent Thomasset, Lorenzo di Angelis, Betty Tchomanga, Fabrice Lambert, Enora Rivière, David Wampach, Vincent Macaigne, entre autres.
Yannick Hugron se forme au Centre Chorégraphique National de Montpellier ainsi qu’au Conservatoire National Supérieur de Lyon. Il rejoint le CCN de Grenoble de Jean-Claude Gallotta en 1998 jusqu’à son départ en 2016. Il prend part à presque toutes les pièces du chorégraphe ainsi qu’à plusieurs transmissions de répertoire en France et à l’étranger. En parallèle, il participe à de nombreux projets avec notamment : Annabel Bonnery, les gens d’Uterpan, le Pôle. Il cofonde en 2005 au Japon le groupe Kayaku project, collectif d’artistes d’horizons différents.
Amala Dianor
Autodidacte au brillant parcours de danseur hip hop, Amala Dianor intègre en 2000 l’école supérieure du Centre National de Danse Contemporaine d’Angers. Dès 2002 et pendant dix ans, il travaille comme interprète pour des chorégraphes de renom aux univers variés (Régis Obadia, Farid Berki, Abou Lagraa, Georges Momboye, Françoise et Dominique Dupuy, Hafiz Dhaou et Aicha M’Barek, Emanuel Gat…). En 2011, il remporte deux prix au concours Reconnaissance pour sa première chorégraphie, intitulée Crossroad etcrée sa compagnie en 2012.
Le chorégraphe est très vite identifié dans le monde de la danse pour la singularité de son écriture élégante et organique qui s’inscrit dans une recherche formelle sur le mouvement, à la croisée des styles. Glissant dʼune grammaire à l’autre avec virtuosité (hip hop, néo-classique, contemporain, afro-contemporaine…), il dépouille les techniques chorégraphiques de leurs dimensions spectaculaires pour ne conserver que les mouvements bruts. Grâce à ce processus de déconstruction, il permet aux interprètes d’expérimenter de nouvelles voies gestuelles. Attiré par la rencontre et le dialogue entre les êtres, il déploie une danse-fusion qui hybride les formes et ouvre une poétique de l’altérité.Depuis 2014, il travaille avec la complicité du compositeur électro-soul Awir Léon qui crée les musiques originales de ses spectacles. Il s’associe ponctuellement avec des chorégraphes (Mickael Le Mer, Pierre Bolo et Annabelle Loiseau, Johanna Faye, BBoy Junior, Mathias Rassin…), des musiciens (Awir Léon, Koki Nakano, Héloïse Gaillard, Steve Eton, Eric Aldéa et Yvan Chiossone), un écrivain (Denis Lachaud), un calligraphe (Julien Breton), des plasticiens (Grégoire Korganow, Olivier Gilquin et Constance Joliff, Clément Débras…).
Invité en création au Centre National de la Danse ou à Suresnes Cités danse, puis artiste associé au Théâtre Louis Aragon à Tremblay-en-France (2014-2016) et au CDCN Pôle-Sud de Strasbourg (2016-2019), il est également associé au Centquatre à Paris (2016-2018) puis soutenu par le Théâtre de la Ville de Paris (depuis 2018) et artiste associé à la Maison de la Danse de Lyon-Pôle européen de création (2019-2021), aux Quinconces-l’Espal, scène nationale le Mans ainsi qu’à Touka Danses, CDCN Guyane (2021-2024) et au Théâtre de Macon scène nationale (2022-2024). Kaplan I Cie Amala Dianor reçoit le soutien de la Fondation BNP Paribas depuis 2020. Elle compte aujourd’hui dix-huit pièces à son répertoire et diffuse en moyenne 80 dates par an en France et dans le Monde, avec le soutien d’Institutions comme l’Institut Français ou l’ONDA…
Parmi ses pièces, Amala Dianor interprète notamment son solo Man Rec (‘Moi seulement’ en wolof en 2014), le duo Extension (2014) avec la star du break BBoy Junior ou le trio Quelque-part au Milieu de l’infini (2016). En 2019, il signe sa première grande forme pour neuf danseurs auxquels il transmet sa gestuelle métissée, intitulée The Falling Stardust et actuellement encore en tournée. En 2021, il crée deux nouvelles pièces courtes : le trio Point Zéro qu’il interprète avec ses amis danseurs Johanna Faye (co-directrice de F.A.I.R.E, CCN de Rennes), et Mathias Rassin (multiple champion du monde de top rock) ; et le solo Wo-Man avec lequel il prolonge au féminin l’écriture de son propre solo Man Rec. En 2021, à la recherche de nouveaux publics connectés, il s’associe au plasticien Grégoire Korganow et invente une série de courts-métrages de création intitulée CinéDanse dont le premier opus, intitulé Nioun Rec, est diffusé sur culturebox.fr dans le cadre de Monuments en mouvement et sélectionné parmi les films de danse du catalogue de la Villa Albertine aux Etats-Unis.
En 2022, Amala Dianor figure parmi les quatre chorégraphes européens élus par le réseau Big Pulse Dance Alliance (Europe créative). La même année, Amala Dianor choisit de répondre à une commande des Via Katlehong pour huit performers sud-africains qui sera créée au festival d’Avignon 2022.
Satchie Noro
Satchie Noro fait ses premiers pas dans le dojo de son père, maître d’Aïkido. Dès l’enfance, elle pratique intensivement la danse classique. Elle est l’élève de Wilfride Piollet. À seize ans, elle rejoint le Deutsch Opera à Berlin qu’elle quitte très vite pour se frotter à la scène alternative berlinoise où elle participe à de nombreuses performances. Après cinq ans de pérégrinations de Berlin à New-York, elle retourne en France, où elle intègre différentes compagnies de danse. En 2002, elle aborde les techniques aériennes à l’école de cirque des Noctambules de Nanterre de Michel Nowak. Ces dernières années, elle a collaboré avec les metteurs en scène Adrien Mondot & Claire Bardainne, Carlotta Sagna, James Thierrée, Michel Shweizer, Mohamed El Khatib, Emmanuelle Raynaut, Pierre Meunier & Marguerite Bordat…
Depuis 2002, elle mène également ses propres projets avec sa compagnie Furinkaï. Depuis l’automne de 2015, elle co-dirige avec Olivier Verzelen l’école de cirque et Lieu de Fabrique Les Noctambules de Nanterre. En 1999, elle est lauréate avec Alain Rigout de la Villa Kujoyama (Kyoto) et en 2012 de la bourse Hors-les-murs de l’Institut Français.
Sofia Dias et Vitor Roriz
Repérés depuis quelque temps au sein de la création émergente sur les scènes européennes, Sofia Dias et Vítor Roriz, performeurs et chorégraphes portugais, ont initié leur travail en tandem en 2006. Ils parcourent des territoires inattendus du corps tout en cherchant sa relation à la parole, au discours.
Tous deux se sont auparavant formés à la danse contemporaine et ont aussi participé en tant qu’interprètes au travail de chorégraphes de renom, tels Jan Fabre pour la première ou Wim Vandekeybus pour le second.
À travers un découpage extrêmement précis de scènes dans lesquelles le langage parlé et musical est partagé avec une gestuelle découpée au laser, ils créent une forme insolite et virtuose.
Sofia Dias et Vítor Roriz collaborent depuis 2006. Leur recherche part du mouvement mais se déploie et utilise les mots, la voix, le son et les objets. Depuis ces dix dernières années, ils ont créé environ une quinzaine de performances pour des espaces plus ou moins conventionnels. Parallèlement à leur collaboration, chacun d’eux participe à plusieurs projets d’artistes plasticiens, de chorégraphes et de metteurs en scène comme Catarina Dias, Lilia Mestre, Marco Martins, Clara Andermatt, Mark Tompkins ou Tiago Rodrigues.
Depuis le début de leur collaboration, ils organisent des ateliers et donnent des cours pour des amateurs et des professionnels dans des contextes très différents. Ils enseignent régulièrement à Forum Dança et à l’Ecole Supérieure d’Arts et de Design de Lisbonne. Ils se sont de plus en plus impliqués dans la rencontre avec d’autres artistes dans une logique d’échange et de réflexion, qui les a poussés à organiser des résidences et des rencontres comme Aware dans le cadre du Festival Alkantara.
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