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Désaxé, un djihadiste bien ordinaire

Avignon, Festival, Les critiques, Moyen, Off, Théâtre

Photo François Vila

Au Théâtre du Train Bleu, Quentin Defalt retrace le parcours d’un jeune issu de l’immigration vers la radicalisation islamiste. Rien de bien nouveau, malheureusement, sous le soleil des 3000.

Né en 1981, ses parents voulant fuir la guerre civile en Algérie, le héros de Désaxé se retrouve à Aulnay-sous-Bois, dans la fameuse cité des 3000. La suite, tout le monde la connaît : concentration des problèmes sociaux, sentiment d’exclusion, horizon bouché, banalité de la délinquance, violence, trafic de drogue, puis la rédemption, le refuge dans la religion, les salafistes qui rôdent et la tentation djihadiste. Désaxé n’apporte malheureusement pas d’éclairage particulier sur le sujet.

La pièce a pourtant été écrite par Hakim Djaziri, également personnage principal et narrateur du spectacle. Lui-même enfant des quartiers évoqués, ayant cédé un temps aux sirènes des fous d’Allah, il offre un témoignage de première main sur le processus de radicalisation qui occupe actuellement notre société. Désaxé s’écarte d’ailleurs du récit archétypal de ce genre de dérive. Dans la famille du jeune homme, les parents appartiennent aux classes moyennes supérieures algériennes, diplômées. Musulmans ordinaires, modérés, ils vivent, à leur arrivée en France, un déclassement social, comme de nombreux exilés actuels, à la différence des migrations précédentes. Et la relation du jeune homme avec ses géniteurs est certainement ce qui donne du relief au récit et offre les meilleurs passages de la pièce. Poignants, émouvants même, et déconstruisant l’image répandue d’enfants de banlieue délaissés, livrés à eux-mêmes, errant dans une misère sociale et/ou spirituelle.

Désaxé ne verse pas dans le misérabilisme, ni dans le manichéisme, quitte même à faire porter au père du jeune homme des propos non dénués de portée politique : « On a toujours le choix », finit-il par lancer à son fils, accusateur. Mais le parcours du jeune homme ne dépassant pas, ou peu, les scénarios déjà connus, le spectacle devient vite prévisible. Cela n’est pas rédhibitoire, mais le choix d’un théâtre-récit qui alterne narration et scènes jouées, et la brièveté des séquences, qui s’enchaînent rapidement et laissent trop rarement la place au jeu et à l’émotion, laissent le spectateur extérieur à l’action. Une narration parfois explicative, redondante, et le systématisme de la mise en scène qui sépare le jeu – derrière un tulle noir – et la narration à l’avant-scène ne relançant pas l’intérêt d’ensemble du projet.

Reste alors l’engagement des comédiens. La présence d’Hakim Djaziri, doux et éruptif, âpre et vulnérable, dégaine des quartiers comme on en voit trop peu au théâtre, et porte sans faiblir l’énergie de la pièce. Quelques scènes qui fonctionnent : l’impuissance des parents, le travail de l’éducateur, la violence des quartiers, mais aussi leur normalité. Et une certaine épaisseur, reflet de la complexité du réel, qui se constitue par endroits, mais de façon malheureusement trop intermittente.

Eric Demey – www.sceneweb.fr

Désaxé
de Hakim Djaziri
Mise en scène et scénographie Quentin Defalt
Avec Florian Chauvet, Hakim Djaziri et Leïla Guérémy
Assistant à la mise en scène Adrien Minder
Création lumière Manuel Desfeux
Création sonore Ludovic Champagne
Costumes Marion Rebmann

Production Teknaï
Co-production Le Collectif Le Point Zéro, Théâtre Jacques Prévert d’Aulnay-sous-Bois
Avec le soutien de la Région Ile-de-France, de l’Adami, de la Spedidam, du Fonds SACD Théâtre, du Fonds SACD Musique de scène, du Festival Oui ! (Festival de Théâtre en français de Barcelone), du Prisme (Elancourt), de la Maison du Théâtre et de la Danse d’Epinay-sur-Seine, du Théâtre 13, du Théâtre de Fontenay-le-Fleury et de la Maison des Métallos
Remerciements Sandra Koelsch

Durée : 1h20

Festival d’Avignon Off 2019
Théâtre du Train Bleu
du 5 au 24 juillet à 15h15 – Relâches les 11 et 18 juillet

16 juillet 2019/par Eric Demey
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