Dans « Qu’elle ne meure » de Roland Fichet une femme en Bretagne subit la violence d’hommes et de femmes de son village, une femme en Afrique marche vers sa lapidation. Ces femmes sont scrutées par d’autres femmes: une Française en plein désarroi amoureux, une jeune dramaturge nigériane écartelée entre deux religions, une vieille femme. Et aussi un chien. Et aussi l’auteur. Et aussi tout un peuple d’hommes et de femmes secoués par la folie de l’époque.
« Qu’elle ne meure », de Roland Fichet, éclaire et rend compte d’un rapport de force entre femmes et hommes, d’une peur de certains hommes face à l’émancipation notamment sexuelle des femmes et face à une possible mise en périphérie des hommes par les femmes, dans un avenir pas si lointain, le tout, relayé par la brutalité de certains pouvoirs religieux, politiques, soi-disant moraux, dont la Charia est un exemple parmi d’autres.
Je vois ici une grande actualité du texte de Roland Fichet à l’heure où « le corps des femmes » – alors qu’il est meurtri, vendu, rabaissé, dénigré, accusé des pires maux, tué – trouve aussi le moyen de se mettre en scène dans l’espace public, comme jamais auparavant, entraîné par le souffle de la troisième révolution féministe. »
Gildas Milin
Qu’elle ne meure de Roland Fichet
Metteur en scène : Gildas Milin
avec : (distribution en cours)
Scénographe : Éric Da Graça Neves
Production : Théâtre de Folle Pensée, Saint-Brieuc
en coproduction avec : Théâtre National de Bretagne, Rennes
Du 5 au 9 mai 2015 : création au Théâtre National de Bretagne, Rennes
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