Les théâtres privés parisiens, qui ont vu la fréquentation chuter de 40% la saison dernière en raison de la crise sanitaire, vont lever le rideau plus tôt en soirée, dans l’espoir d’attirer à nouveau les spectateurs.
Le syndicat du théâtre privé a effectué hier sa rentrée au Théâtre Mogador, avec un discours offensif de Bertrand Thamin, son président, qui souhaite faire revenir en masse le public cette saison, grâce à une vraie rentrée avec beaucoup de nouveautés dans les programmations. Avec des têtes d’affiche comme Josiane Balasko, Annie Duperey, Catherine Frot, Sylvie Testud. Les inaltérables comme Fabrice Luccini ou Patrick Timsit. Le nouveau spectacle très attendu de Florence Foresti à Marigny. Une saison qui sera celle des grandes premières. Pour le réalisateur de cinéma Michel Hazanavicuis qui va mettre en scène sa première pièce, Symphonie pour un vieux con d’Israël Horovitz avec Bérénice Bejo et Patrick Chenais aux Bouffes Parisiens. La comédienne Laura Smet va monter pour la première fois sur les planches dans une pièce de l’anglais Simon Stephens avec Jean-Pierre Daroussin au Théâtre Montparnasse.
Le théâtre privé a fini la saison dernière à moins 40%. « Il y a une vraie rupture dans la mentalité des gens » a expliqué Bertrand Thamin. « De tout temps, c’était compliqué de faire venir les spectateurs au théâtre, c’était un combat, mais là c’est un combat de haute lutte ». Il s’est voulu toutefois optimiste, estimant qu’il est encore trop tôt pour juger des réservations à quelques jours de la rentrée, et qu’après une coupure de deux années, « les gens ont envie de théâtre et de spectacle vivant et c’est ce qui est rassurant ». Parmi les initiatives proposées par les théâtres, figure celle d’avancer l’heure des représentations. « On a constaté qu’on s’est complètement coupé de toute la clientèle de banlieue; quand on lève le rideau à 21h00 et qu’on termine à 23h00, les gens ne veulent pas se retrouver dans des trains tard le soir pour rentrer à la maison ».
Autre initiative, la diffusion d’un clip sur les chaînes de France Télévision pour montrer la richesse de cette rentrée.
Avancer l’heure de la représentation pour permettre aux spectateurs de rentrer chez eux pas trop tard après le spectacle par les transports publics et d’être en forme en forme pour travailler le lendemain… C’est ce qu’a fait Jean Vilar quand il a pris la direction du TNP à partir de 1951. Il y avait aussi le fin des pourboires des ouvreuses, le vestiaire et le programme gratuit, l’accueil en musique, une brasserie bon marché…