Le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac) et la Fédération nationale des collectivités pour la culture (FNCC) tentent, chacun de leur côté, d’inscrire la politique culturelle à l’agenda des candidates et candidats à la prochaine élection présidentielle. Passage en revue de leurs propositions.
2022 ne fait pas exception à la règle : la culture s’impose, pour l’heure, comme la grande absente des débats en vue de l’élection présidentielle. Pour tenter de faire émerger cette thématique dans le discours des candidates et des candidats, le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac) et la Fédération nationale des collectivités pour la culture (FNCC) ont, chacun de leur côté, souhaité leur soumettre un ensemble de propositions compilées dans deux documents distincts : l’ouvrage Pour un service public de l’art et de la culture, pour le premier, et le manifeste Pour une République culturelle décentralisée, pour la seconde.
Indépendantes l’une de l’autre, ces initiatives se retrouvent sur plusieurs points, à commencer par leur appel à une meilleure coopération entre l’Etat et les collectivités territoriales. Quand le Syndeac propose, à la fois, de « rendre obligatoire la compétence culturelle pour les territoires » et de créer « un nouveau contrat de partenariat entre l’Etat et les collectivités territoriales » fondés sur « des pactes d’engagement sur trois ans avec incitations financières pour les nouveaux axes de la politique culturelle », la FNCC souhaite « rendre obligatoire, pour toute décision culturelle concernant les territoires, la consultation du Conseil national des territoires pour la culture et de ses déclinaisons en région », mais aussi « engager des modalités de financement ouvertes, souples et respectueuses des stratégies culturelles des territoires, de l’Etat aux collectivités ».
Des idées qui repose sur un même constat : « Ces dernières années, le rapport entre l’Etat et les collectivités territoriales s’est dégradé, comme nous avons pu le voir dans le cadre de la mise au point du plan de relance, dans l’instauration des jauges ou encore du Pass Culture auxquelles les acteurs locaux n’ont peu, voire pas, été associés », regrette le Président de la FNCC et adjoint à la vie nocturne et au tourisme de la maire de Paris, Frédéric Hocquard. A l’avenant, le Syndeac appelle également à « une nouvelle organisation politique de l’Etat » grâce à la « création d’un comité interministériel pour la culture chargé de coordonner les politiques culturelles et de mieux articuler les différents sources de financement entre elles » et à la « fusion du Conseil national des professionnels du spectacle (CNPS) et du Conseil des territoires pour la culture (CTC) ».
Au-delà de ces aspects organisationnels, le Syndeac et la FNCC mettent en avant un lot de sujets communs sur lesquels ils aimeraient voir les candidates et les candidats s’engager : le développement de l’éducation artistique et culturelle (EAC) à l’école que le Syndeac souhaiterait même « intégrée aux conventions pluriannuelles d’objectifs (CPO) et aux conventionnements » ; une politique en faveur de l’égalité femmes-hommes qui doit, selon la FNCC, « promouvoir activement l’égale représentation des femmes et des hommes dans la création artistique et aux responsabilités culturelles, lutter contre les violences sexuelles et sexistes, développer la sensibilisation à l’égalité femme/homme et instaurer la prise en compte du respect de la parité dans l’usage de l’argent public » ; ou encore l’élargissement des pratiques prises en compte dans le cadre des politiques culturelles à travers, promeut le Syndeac, « des plans de soutien renforcé à des disciplines insuffisamment soutenues comme la musique, la danse, la marionette, le cirque ou les événements dans l’espace public », ou, comme l’appelle de ses voeux la FNCC, « le respect des droits culturels à l’horizon des politiques culturelles » et l’intégration de « toutes les pratiques artistiques et culturelles, toutes les esthétiques qu’elles soient savantes ou populaires, professionnelles ou en amateur, régionales ou “du monde” dans les objectifs des politiques culturelles ». Reste à savoir si, une fois ces thématiques posées dans le débat public, elles seront capables de trouver un écho, plus ou moins large, auprès des candidates et des candidats.
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