On est au XIXe siècle, et c’est la danse des cadavres. Par effet de bascule, les échos du western galopent au plus profond de l’imaginaire. D’épique et glorieux, il deviendra crépusculaire. Et l’épopée reposera, désormais, sur les épaules de petits garçons abandonnés à un sort violent et craspec. La conquête se déroule alors sur le terrain en pente de la rêverie. Avec pour seul mot d’ordre : « La ville est trop petite pour nous deux ». La moindre avancée sur les étendues immenses, la moindre parcelle gagnée sur l’inconnu ne se fait qu’au prix de la crainte.
Tout autour, la nature se déploie sans pitié, et l’humanité tente de la dominer pour en faire un monde à sa mesure. Psycho-géographie et aventure initiatique terrible. Chaque carrefour est celui de la vengeance, de la mauvaise foi, ou du règlement de comptes. Le chaos.
Et chaque fois, c’est entre la dépouille d’un cheval mort, l’harangue du charlatan vendant ses élixirs magiques, les familles entières massacrées par les hors-la-loi de passage, et les viols de femmes dans la caillasse que la justice s’invente sur le moment. Les feux de la raison fument à peine sur les braises de l’énergie du désespoir.
La sauvagerie se déplace au rythme d’un cirque, et Barnum en bon exhibitionniste opportuniste génial en fera des tableaux vivants spectaculaires, montré au public comme une actualité brûlante, entre deux numéros de freaks. Le lit de l’histoire est détourné. La pureté de l’origine du mythe ne se dépare plus de sa représentation : Madame That’s Enterntainment est bien perchée ses talons bobine.Et on l’oublie trop souvent, mais le Général John Pershing est l’exact contemporain de Georges Courteline. Synchronie curieuse: au moment où Georges faisait passer l’épreuve du « conomètre » à ses copains de l’Auberge du Petit Clou au pied de Montmartre, John dirige la cavalerie qui finira par décimer les Sioux à Wounded Knee. Courteline mourra amputé des deux jambes, et Pershing finira avec un modèle de char d’assaut à son nom.
Prélude à l’agonie
conception, mise en scène et scénographie Sophie Perez, Xavier Boussiron avec Xavier Boussiron, Marie-Pierre Brébant, Christophe Fluder, Gilles Gaston-Dreyfus, Danièle Hugues, Françoise Klein, Laurence Lang, Sophie Lenoir, Jean-Luc Orofino, Stéphane Roger, Marlène Saldana, Agnieszka Szwedowska
production Compagnie du Zerep, coproduction Les Subsistances 2012 / 2013, Nouveau Théâtre d’Angers – Centre dramatique national / Pays de la Loire, Théâtre du Rond-Point, Scène nationale d’Orléans – Théâtre d’Orléans, Centre de Développement Chorégraphique de Toulouse / Midi-Pyrénées, avec le soutien du Théâtre de Gennevilliers – Centre dramatique national de création contemporaine et du Centre national de danse contemporaine / Angers, action financée par la Région Île-de-France
La Compagnie du Zerep reçoit le soutien de la DRAC Île-de-France et du Ministère de la Culture et de la Communication.
16 janv. – 25 janv 2014 21:00
salle Renaud-Barrault
dimanche, 15:00
relâche le lundi 20 janv
Mauvais mauvais mauvais, parti avant la fin, regrette d’être venu