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Lia Rodrigues : danser pour survivre

Actu, Danse, Paris, Vitry-sur-seine
Rsammi Landweer

Lia Rodrigues photo Rsammi Landweer

Le Festival d’automne à Paris consacre un portrait à Lia Rodrigues à travers plusieurs spectacle dont la création de Encantado, tandis que sa compagnie est invitée à tourner en région Aquitaine. Portrait d’une chorégraphe engagée. 

« Peut-être que je danse pour survivre, pour être vivante, car je peux comprendre à travers mon corps ce que c’est d’être vivant » confie Lia Rodrigues dans un dialogue avec Suely Rolnik*. Depuis déjà 30 ans, la chorégraphe questionne nos mondes et tente d’élargie les horizons de la danse.

Une vie de danse

Après une formation classique à Sao Paulo, Lia Rodrigues fonde le groupo Andança. Un passage en France va lui permettre de croiser Maguy Marin avec laquelle elle danse au début des années 80. De quoi se consoler, Lia rêvant en effet de travailler avec Pina Bausch. A son retour au Brésil, elle s’installe à Rio de Janeiro qu’elle n’a plus quitté depuis. On lui doit également en 1992 le lancement d‘un festival de danse pionnier, Panorama. Puis à la suite de son installation dans la favela de Maré, le Centre des Arts de Maré en 2009 et l’Ecole libre de danse en 2012. Le lieu se veut ouvert à tous entre refuge et apprentissage. Lia Rodrigues va y créer ses pièces récentes comme Furia ou le très attendu Encantado. L’engagement de l’artiste est constant, non sans risque dans un Brésil dirigé par un président méprisant ouvertement les artistes. Aidée par des fondations en Europe, Rodrigues continue plus que jamais sa mission. Créer. Et donner espoir.

Une chorégraphe engagée

Plus que politique, Lia Rodrigues est une artiste engagée : « Depuis les années 70, sous la dictature, alors qu’elle est étudiante à l’Université d’histoire, elle combine l’art et le mouvement politique, inventant sa propre contre-culture » écrit Guy Darmet, ancien directeur de la Maison de la danse de Lyon, dans ses mémoires Danse la vie, danse la ville (Hippocampe éditions). Ses pièces abordent –parfois de façon détournée- le passé colonial du Brésil ou son présent troublé. Les préoccupations liées à l’environnement sont tout autant présentes. Plus encore, Lia aime à dire que ses créations « tiennent dans une valise ou presque » en termes de décor. Furia était ainsi fait d’éléments recyclés, tissus ou accessoires. Une écologie du spectacle qui n’est pas qu’un principe, mais bel et bien une réalité. La compagnie vit de ses tournées et des soutiens des mécènes. Pour Lia Rodrigues, il y a urgence à avoir des priorités sociales. Mais la force visuelle et poétique de ses spectacles reste entière. Joli paradoxe.

Transmission et passion

L’idée de transmission est à l’œuvre dans le parcours de Lia Rodrigues. Même si chaque jour elle en mesure la difficulté. Ainsi, Lia a adapté Ce dont nous sommes faits pour les élèves de l’Ecole libre de danse de Maré : une reprise prévue pour le Festival d’automne a, hélas, été annulée. Autre transmission, celle de Pororoca aux danseurs de la compagnie norvégienne Carte blanche. Devenue Nororoca au contact du grand Nord, la pièce a gardé la structure de départ. Mais Lia Rodrigues, présente à Bergen de longues semaines en 2020, a surtout incité les interprètes à bousculer, à recréer l’originale. Les « norvégiens » (même si la troupe est diverse) ont également fait le voyage au Brésil. Remarquant la verticalité des danseurs de Carte blanche, Lia Rodrigues a tenté de dévier celle-ci. Le résultat n’a pas la force de Pororoca mais dégage tout de même une belle énergie. Enfin, la transmission selon Lia se fait aussi dans l’autre sens : ainsi Maguy Marin a accepté de donner son May B légendaire aux jeunes danseurs de Maré. Preuve des liens d’amitié indéfectibles entre les deux femmes.

Une rencontre, Maguy Marin

Dans le documentaire, Maguy Marin l’urgence d’agir, Lia Rodrigues témoigne de sa rencontre avec la chorégraphe, de leur proximité –et de quelques fous-rires !. « En y repensant maintenant, rétrospectivement, j’ai l’impression d’avoir appris auprès de Maguy Marin qu’il existait un champ où ces choses se croisent et s’échangent » déclarent Lia dans l’ouvrage La passion des possibles-Lia Rodrigues 30 ans de compagnie. A savoir que ce n’est plus binaire. On peut mélanger Beckett et la danse, pourquoi pas. Surtout, la brésilienne avoue avoir appris à ce moment-là « la production et la vente d’un spectacle, les costumes, le son, la lumière. Ca a été une école pour moi ».

Encantado, futur immédiat

Lia Rodrigues se nourrit souvent de nombreuses lectures avant une création. Elle échange aussi énormément avec son entourage et ses danseurs. Pour préparer Encantado la créatrice a surtout recruté de nouveaux danseurs, des auditions en ligne tout d’abord avec 200 inscriptions. Et chacun d’envoyer avec, une lettre d’intention et un solo. Lia a pris le temps de tout regarder. « C’était un diagnostic d’une partie des artistes de la danse au Brésil. J’ai été extrêmement touchée par cela ». Le titre même est très ouvert évoquant au Brésil « des esprits qui rendent des lieux sacrés en se déplaçant ». Une part non négligeable du budget de production vient de la région Aquitaine et des théâtres partenaires qui recevront le spectacle début 2022 après Paris. Comment «enchanter » le monde se demande Lia Rodrigues. En commençant par le danser.

Philippe Noisette – www.sceneweb.fr

*In La passion des possibles-Lia Rodrigues 30 ans de compagnie
Ouvrage dirigé par Isabelle Launay et Silvia Soter (Editions de l’Attribut)

Nororoca conception Lia Rodrigues, compagnie Carte Blanche 10 au 17 novembre, Théâtre National de Chaillot/Festival d’automne. 17 novembre à 20h au Théâtre Jean Vilar de Vitry sur Seine

Encantado conception Lia Rodrigues, Théâtre National de Chaillot du 1 au 8 décembre, du 10 au 14 décembre Cenquatre Paris avec Le Festival d’automne,
Puis Brive, L’Empreinte 13 janvier 2022, Anglet-Bayonne, Théâtre Quintaou 25 & 27 janvier, Pau, Espace Pluriels 30 janvier St-Médard-en-Jalles, Carré Colonne 2 février, Niort, Le Moulin du Roc 5 février, Poitiers, Le TAP 9 & 11 février

11 novembre 2021/par Philippe Noisette
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