Le chorégraphe revient avec 3 pièces frondeuses. Dont Point Zéro, création en trio, où il croise le fer avec Johanna Faye et Mathias Rassin.
L’automne chorégraphique de Amala Dianor a des allures de feu d’artifices. Une pièce comme une création collective, Siguifin avec des artistes africains, attendue en tournée. Et une soirée rassemblant Extension et Point Zéro, à la maison, de la Danse de Lyon. Extension est cousu du fil de l’amitié, celle qui unit Dianor et Bboy Junior. Leur précédente rencontre au festival Suresnes Cités Danse reste dans les mémoires. Les revoilà sur le plateau, joueurs comme au premier jour. Bboy est un fabuleux interprète, du genre à lisser le sol ou à dérouler ses bras dans l’espace. Il est dans le mouvement perpétuel. Avec Amala Dianor, la complicité est évidente jusque dans ce jeu de mains, ces passements de jambes. C’est du hip hop old school à sa façon mais tout autant une réflexion sur le don de soi, à l’autre, aux spectateurs. Ces derniers font un triomphe au tandem.
Dans Point Zéro, création en trio, Dianor croise le fer avec Johanna Faye et Mathias Rassin. Ici c’est la veine contemporaine qui contamine les danses urbaines dans ce travail du bassin –comme déplié sans cesse- ou des lignes. Amala Dianor, en préambule, évoque le point de départ et celui d’arrivée. Des trajectoires de chacun, il fait une biographie gestuelle. Johanna Faye va puiser dans l’extension des membres, Mathias Rassin développe une force sensuelle. Quant au chorégraphe, presque en retrait, il opte pour l’ondulation du corps, cette souplesse unique n’appartenant qu’à lui. Sur une musique de Awir Leon, complice rencontré chez Emanuel Gat, Point Zéro est au final un exercice de style habité.
A l’instar du maître William Forsythe déconstruisant le langage du hip hop dans A quiet evening of dance, Amala Dianor ose questionner : « quel rapport peut se construire si nous tentons d’évoluer ensemble tout en restant fidèle à soi-même ? ». Il apporte dès lors des éléments de réponses dans ce trio à la gravité assumée. En guise de préambule à ce rendez-vous, Amala Dianor dévoilait dans le studio de la Maison de la Danse la version féminine de son solo Man Rec. WO-MAN est un prolongement plus qu’un duplicata dansé. Une offrande qui voit Nangaline Gomis –une révélation- se muer en guerrière ou en magicienne. La danseuse est tous les « moi » du titre –Man signifiant moi en Wolof. La chorégraphie, ainsi magnifiée, captive. Amala Dianor a dansé Man Rec 150 fois. WO-MAN devrait marcher sur ses traces.
Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
Point Zéro
AVEC
Amala Dianor, Johanna Faye, Mathias RassinCHORÉGRAPHIE
Amala DianorASSISTANT ARTISTIQUE
Alexandre GalopinMUSIQUE
Awir LeonLUMIÈRES, RÉGIE GÉNÉRALE
Nicolas TallecCOPRODUCTION
Théâtre de la Ville – Paris ; Maison de la Danse / Pôle européen de création – DRAC Auvergne – Rhône Alpes / Ministère de la Culture ; Bonlieu, scène nationale d’Annecy ; CNDC d’Angers dans le cadre des accueils studio ; Le Carroi, La FlècheSUBVENTION À LA CRÉATION
Etat – DRAC Pays de la Loire ; Ville d’AngersRÉSIDENCE DE CRÉATION
L’Avant-Seine, Théâtre de Colombes, CNDC d’Angers, Maison de la Danse de LyonPRÊT DE STUDIO
Théâtre Louis Aragon, Tremblay-en-France22 OCT 21 – 20:30 Maison de la danse – Lyon
WO-Man et Man Rec
Du 18 au 20 novembre 2021
MC2 GrenobleWO-Man et Point Zéro
7 décembre 2021Lux Valence
25 au 29 janvier 2022 au Théâtre des Abbesses, Paris puis tournée
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