Comme un avant-goût olympique : avant l’ouverture des Jeux de Paris 2024, le centre national du costume de scène (CNCS) de Moulins propose jusqu’au 5 janvier 2026 une plongée dans l’univers du chorégraphe Philippe Decouflé, icône des JO d’ Albertville en 1992.
« Aujourd’hui, je ferais la cérémonie la plus sobre du monde« , confie à l’AFP l’artiste de 62 ans qui garde un « très bon souvenir » d’Albertville et regarde avec « distance » la préparation de Paris. « Malgré moi, j’ai lancé une mode. Après Albertville, tout le monde s’est mis à faire des spectacles un peu loufoques avec des couleurs, des choses démentes, un peu absurdes… Je trouve qu’on a eu un déluge de couleurs, de mauvais goût« , dit-il.
L’exposition intitulée Planète(s) Decouflé présente plus de 100 costumes issus de quatre décennies de créations, dont ceux, ludiques, graphiques et colorés créés pour le grand défilé de 1992, vu par plus de deux milliards de téléspectateurs.
Les costumes des JO créés Philippe Guillotel ouvrent et ferment l’exposition de Moulins, face à la robe-bulle blanche de la pièce culte « Shazam! » montée sur un podium circulaire en mouvement, à l’entrée, dans le salon d’honneur. Ils occupent tout l’espace de la dernière salle, sous un ciel étoilé, dans un tableau vivant aux couleurs de la Savoie – rouge et blanc – conçu par le scénographe Marco Mencacci.
Les autres salles, qui portent toutes le nom d’une planète imaginaire -« planète ombres », « planète anatomique » ou encore « planète kaléidoscope »- révèlent les mondes burlesques, fantastiques et singuliers du créateur de « Codex » (1986), son premier triomphe international.
« J’ai toujours aimé la mode, j’ai toujours aimé me transformer, me travestir, me déguiser. Depuis que je suis petit, j’ai un goût pour le costume, le vêtement« , souligne le chorégraphe qui participe à l’ élaboration des costumes de ses créations.
La danse, « c’est un corps en mouvement donc la manière dont on va cacher, habiller, modifier ce corps, changer totalement la lecture pour le spectateur« , dit-il.
Que garde-t-il de la cérémonie d’Albertville ? « Les années entre 1980 et 2000, c’était une période bénie pour l’art en France (…) une période insouciante, très heureusement parce que j’avais l’impression d’ouvrir des portes et que ça rendait les gens heureux« .
« Il n’y avait pas de pression, pas d’attente, contrairement à aujourd’hui », raconte-t-il encore. Mais « c’était à une échelle qui m’a un peu échappé« .
De la trilogie Codex/Decodex/Tricodex à Octopus, de WieBo à Tutti, toute la créativité de Philippe Decouflé et ses complices est ici mise en scène pour la première fois au Centre national du costume et de la scène de Moulins.
Ponctué de projections vidéo pour offrir aux visiteurs une expérience au plus près du mouvement et de dessins de Philippe Decouflé comme autant de journaux de bord de création, Planète(s) Decouflé est une ballade qui invite chacun à se plonger dans des paysages dansés sans pareil.
Avec Agence France-Presse
Planète(s) Decouflé
Commissariat Philippe Noisette
scénographe Marco Mencacci, avec Valérie Bodier et Philippe Dubessay.
Centre national du costume et de la scène
Quartier Villars – Route de Montilly
03000 Moulins
Du 25 mai 2024 au 05 janvier 2025
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