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Pio Marmaï, le nouveau Zucco

Caen, Clermont-Ferrand, Les critiques, Lorient, Montpellier, Moyen, Orléans, Paris, Saint-Denis, Théâtre, Toulouse, Valence
Pio Marmai ® Jean-Louis Fernandez

Pio Marmai ® Jean-Louis Fernandez

Quelle belle idée a eu Richard Brunel, directeur de la Comédie de Valence, de proposer à Pio Marmaï, vedette de cinéma, de replonger au théâtre, avec ce rôle de Roberto Zucco, taillé sur mesure. Fragile, écorché, il impulse de la nuance dans une pièce qui parfois manque un peu de noirceur.

Deux nominations aux Césars, des rôles dans des comédies populaires au cinéma, Pio Marmaï est désormais un acteur glamour. Formé à l’école de la Comédie de Saint-Etienne, après un très bref passage à la Comédie-Française en 2006 dans Les Temps difficiles d’Édouard Bourdet (mis en scène par Jean-Claude Berutti), il revient à ses premier amours avec ce rôle de Roberto Zucco, la dernière pièce de Bernard-Marie Koltès, écrite un an avant sa mort en 89.

A la création (au TNP de Villeurbanne en décembre 1991 dans la mise en scène de Bruno Boëglin) la pièce avait provoqué un énorme scandale, parce qu’elle se fondait sur des événements réels et tragiques, inspirés du tueur en série Robert Succo qui avait défrayé la chronique judiciaire dans les années 80. Près de 30 ans après, la tension est retombée, et l’on redécouvre cette œuvre de fiction, à la construction dramatique compliquée avec sa multiplicité de lieux et de personnages.

Richard Brunel parvient à donner une belle lisibilité à l’œuvre de Koltès. Sa mise en scène, très opératique, est limpide, et l’espace composé de palissades en plexiglas et d’une passerelle suspendue permet un enchainement rapide des séquences. Cependant la noirceur du plateau ne parvient pas à percer tous les personnages de l’histoire. Le jeu des comédiens, contraints de changer souvent de rôles, s’en ressent. On a eu parfois le sentiment que la pièce était un peu trop lisse. Et puis elle bascule dans la scène de la prise d’otage de la dame élégante (formidable Luce Mouchel) et de son fils.

Quand à Pio Marmaï, on se dit qu’il est dommage de ne pas le voir si souvent au théâtre. Il est dégagé de tout le poids de la théâtralité, il est instinctif. Comme Zucco, il magnétise et transforme tous les personnages qu’il rencontre. Doux en surface, écorché de l’intérieur, Pio Marmaï dégage une force animale impressionnante et incarne merveilleusement bien la complexité de ce personnage. Un véritable « hippopotame enfoncé dans la vase » comme l’écrit Koltès.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Roberto Zucco
Bernard-Marie Koltès / Richard Brunel
Texte Bernard-Marie Koltès / Mise en scène Richard Brunel / Avec Axel Bogousslavsky, Noémie Develay-Ressiguier, Évelyne Didi, Valérie Larroque, Pio Marmaï, Babacar M’Baye Fall, Laurent Meininger, Luce Mouchel, Tibor Ockenfels, Lamya Regragui, Christian Scelles, Samira Sedira, Thibault Vinçon / Dramaturgie Catherine Ailloud-Nicolas / Scénographie Anouk Dell’Aiera / Lumières Laurent Castaingt / Costumes Benjamin Moreau / Son Michaël Selam / Assistanat à la mise en scène Louise Vignaud / Production La Comédie de Valence, CDN Drôme-Ardèche / Avec le soutien de l’École de la Comédie de Saint-Étienne – DIESE # Rhône-Alpes / “Roberto Zucco” est publié aux Éditions de Minuit
Durée: 1h30

La Comédie de Valence
Jeu. 12 > jeu. 19 novembre, 20h
26 & 27 novembre au Domaine d’O, Montpellier
> Le Théâtre de Lorient – 06 & 07 janv. 2016
> TNT, Toulouse – 13 > 16 janv. 2016
> TGP, Saint-Denis – 29 janv. > 20 fév. 2016
> Théâtre de Caen – 02 > 04 mars 2016
> CDN Orléans/Loiret/Centre – 10 > 12 mars 2016
> La Comédie de Clermont – 17 & 18 mars 2016

 

29 janvier 2016/par Stéphane Capron
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2 réponses
  1. Marest Christine
    Marest Christine dit :
    16 novembre 2015 à 13 h 07 min

    Bonjour
    Pas de projet à Lyon ou Genève ? Merci.

    PS : un petit manque à « Minuit ».

    Répondre
  2. Frcd
    Frcd dit :
    19 janvier 2016 à 0 h 58 min

    Richard Brunel est passé à côté de l’indémodable Roberto Zucco

    Primo, j’adule Koltès, à travers son style d’écriture et ses personnages. Son Roberto Zucco, que l’on idolâtre malgré sa folie meurtrière, est le résultat d’une dramaturgie envoutante. Un personnage perdu, étranger à lui-même, tel le Meursault de Camus. Koltès nous plonge dans l’absurde, au croisement des histoires de la gamine et de de Roberto. Il essaie de nous perdre comme l’est son personnage.
    Dans la mise en scène de Richard Brunel, Zucco est incarné par le sublime Pio Marmaï, que l’on découvre ici autrement que sur les plateaux de cinéma. Le jeu des acteurs est juste, la scénographie se présente sous la forme de palissades coulissantes qui constituent un labyrinthe assez métaphorique de la pièce. Le visuel est intéressant, même si ce concept n’est pas nouveau.
    Dès le début, on peut reprocher le manque d’innovation de Brunel. Pio Marmaï ressemble physiquement étrangement au réel Roberto Succo, et cela annonce le reste de la pièce. Brunel ne s’approprie pas le spectacle, il nous retranscrit la pièce de Koltès telle que nous l’avons déjà fait pendant sa lecture. Ainsi, rien ne nous épate. Les personnages sont copies conformes à ce que l’on imaginait, de par leur style vestimentaire et leur comportement, voir façon de parler. Brunel nous donne à voir ce que l’on a déjà vu, ce que Koltès nous laissait imaginer. On a l’impression d’attendre qu’il se passe quelque chose, quelle frustration de ne pas réussir à se laisser captiver par chaque scène. Manque de dynamisme, certaines paraissent interminables. Est-ce le parti pris du metteur en scène ? Cette attente est-elle une façon de nous faire ressentir le mal-être de Zucco ?
    J’aurai voulu voir cette pièce revisitée, complètement décalée. On aurait pu avoir un Roberto théâtralisée, complètement psychopathe, les cheveux ébouriffés et inquiétant. La gamine en crise d’adolescence peut être apparentée à une espèce de rockeuse. Sans théâtraliser, en s’orientant vers la tragédie, on ferait face à un Zucco tourmenté à la Shakespeare et une gamine effrontée comme l’Antigone d’Anouilh.
    Cette représentation manque cruellement de références à notre époque, pourtant la pièce est complètement d’actualité avec les attentats, les meurtres et les bavures policières. Alors que Koltès s’inspire d’un fait divers pour écrire sa pièce, pourquoi ne pas faire comme lui et se nourrir des tristes évènements qui construisent notre temps ? Les badauds représentent la satyre de la société d’aujourd’hui, connectés avec les smartphones, animés par les actualités et voyeuristes. Cela aurait pu être mis en avant et adapté à aujourd’hui.
    Je reproche aux avis (très favorables à cette mise en scène) de davantage faire la critique et l’état des lieux de l’œuvre de Koltès, plutôt que d’analyser la mise en scène, ici de Brunel.

    Léa Fourcade, lfourcade65@gmail.com

    Répondre

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