Le « salut », effectué pendant ou à l’issue d’un ballet, se présente pour la danseuse ou le danseur comme une séquence codifiée qui permet de sortir partiellement ou progressivement de la fiction du spectacle. Ce cérémonial dont la chorégraphie s’avère quasi-immuable se positionne comme une transition entre un dedans et un dehors, entre un imaginaire et une réalité, entre un effort et un réconfort. Les émotions, les hommages, les marques de respects, les remerciements trouvent alors l’espace pour circuler mutuellement entre le public et les danseurs.
Le ballet Salut s’appuie donc sur ce geste pour mettre en exergue les sentiments liés à ce rituel. Et ces sentiments sont multiformes, empruntant en miniature à toutes les définitions du mot « salut ». Ainsi la dramaturgie de la pièce tend à mettre en balance les notions de danger, de fuite ou d’angoisse avec celle d’apaisement, de jouissance ou de bonheur. Un spectacle est toujours pour le danseur ou la danseuse une mise à nue que le salut final vient arrêter parfois comme une libération. Dans cette pièce, la mise à nue s’exprime littéralement dans une métamorphose durant laquelle l’archétype du salut classique se déstructure progressivement et se meurt comme à la fin d’un cycle. Mais le salut c’est ensuite peut-être une délivrance, une résurrection, une vie après la mort, une vie sans fin… Ainsi nous pourrons donc nous demander si, après s’être éteinte comme la lumière du soleil, la danse du salut réussira à se réveiller, à se relever et à se placer à nouveau dans la spirale perpétuelle de la danse… Note d’intention de Pierre Rigal
Salut
conception Pierre Rigal
musique Joan Cambon
costumes Roy Genty – Adélaïde Le Gras
collaboratrice artistique Mélanie ChartreuxUn ballet de Pierre Rigal pour Le Ballet de l’Opéra de Paris
Pièce pour 16 danseurs
30-35 minutes
Création le 3 février 2015 à l’Opéra de Paris – Palais Garnier.
Jusqu’au 20 février 2015
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