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La consolation en cadeau par Pierre Bidard et Iris Pucciarelli

À la une, Lyon, Paris, Théâtre
Pour la consolation de Pierre Bidard et Iris Pucciarelli
Pour la consolation de Pierre Bidard et Iris Pucciarelli

Photo Amandine Carpentier

En cinq saynètes, Pierre Bidard et Iris Pucciarelli disent, dans Pour la consolation, la fuite, les errements, voire la folie de chacun. Constamment sur une ligne de crête, entre réalisme et fantastique, ils bâtissent une forteresse aux gens étranges et malformatés au cynisme ambiant, où la musique live a toute sa place.

Dans un décor de tissu qui imite les moulures d’un bel appartement, un inspecteur inspecte, sans véritable génie. Il déroule des questions banales qui ne permettront certainement pas de retrouver l’enfant disparu d’une quadragénaire qui n’espère même pas le retour de sa fille car, dit-elle délicatement, mais fermement, « la tristesse s’est épuisée » et qu’« elle est mieux ailleurs ». Manifestement la vie qu’elle avait à lui offrir n’était pas envieuse. Ce sera le cas des protagonistes des quatre autres récits qui vont suivre. Comme si leurs « petites » vies ne valaient pas tant la peine d’être vécues. Sans défaitisme plombant, ces personnages luttent tout de même à leur hauteur. Comme ce routier qui veut littéralement et métaphoriquement reprendre la route après un chagrin d’amour ou comme cette femme qui se bat pour trouver un logement à sa sortie de prison face à ce membre de SOS Accueil, impuissant malgré lui.

Avec finesse et constance, Iris Pucciarelli et Pierre Bidard vont au-delà de ces cas personnels. Ils font entrer le bruit du monde et de la société infoutue d’accompagner celles et ceux qui la composent et qui, en quelque sorte, impose à des apprentis militants de maladroitement hisser une banderole « Nos corps, nos choix » au sommet d’un immeuble, à leurs risques et périls. Dans tous les recoins de ce travail, il est question d’une liberté à conquérir comme le seul oxygène possible pour respirer encore un peu dans ces carcans sociétaux. Alors, place à l’imagination ! Sur le plateau, l’espace se transforme à partir de seulement deux chaises et une table, des pans de murs qui laissent apparaitre une porte comme une trappe et un autre qui se transforme en bar une fois basculé à l’horizontal. Ici et là, les corps existent pleinement, comme lorsque, dans la deuxième saynète, Iris Pucciarelli se met à chanter et danser de plus en plus intensément avant de retrouver son pote avec qui chaque année elle fait « la saison des échalotes ». C’est encore une façon de se départir des gestes étriqués et dominants pour ces personnages notamment échappés d’Un de Baumugnes de Jean Giono et de l’essai d’Henri Laborit, Éloge de la fuite.

Texte et jeu ne sont que deux des trois piliers de ce spectacle créé en novembre dernier à Lisieux. Le duo d’interprètes, également metteurs en scène et auteurs de la pièce, dialogue avec Sly Apollinaire, musicien, chanteur, qui ouvre le spectacle avec un petit clavier (un farfisa) sur les genoux et constitue réellement la troisième partition de cet ensemble au synthé. Il ne ponctue pas le spectacle, comme c’est souvent le cas dans les pièces intégrant de la musique live, mais en est une figure à part entière. Multiinstrumentiste, autodidacte de pop « errante et sans âge », comme il le dit lui-même, auteur de trois albums solos depuis 2011, il s’essaie pour la première fois au théâtre, et l’ensemble est tout à fait homogène. Au point que la cinquième et dernière partie, plus courte, est un véritable échange avec lui. Désuète, cette scène est encore plus décalée que les autres, ringarde et attachante à la fois. Comme parfois peuvent l’être les situations de La Réunification des deux Corées de Joël Pommerat à laquelle cette écriture fait penser.

Cette manière d’être en décalage, d’esquisser des mots, de lancer de grandes saillies parfois nimbées de colère en alternance avec des passages plus morcelés et fragmentés, c’est ce que développe cette compagnie normande, basée à Lonlay-l’Abbaye dans la Vallée de l’Égrenne, qui lui donne son nom, et créée en 2019 par les deux acteurs, formés à l’ENSATT comme comédiens (promo 78, sortie en 2019). Ils avaient déjà signé une sorte de diptyque, Que se répètent les heures (2020) et, deux ans plus tard, Il faut tenter de vivre. Le premier était inspiré du travail sur la clinique psychiatrique de La Borde et avait été sélectionné pour le prix du Théâtre 13, à Paris, et Incandescences – organisé à Lyon par le TNP et les Célestins ; le deuxième était inspiré de La Montagne magique de Thomas Mann. Déjà, les inadaptés au monde prenaient la lumière. Avec Pour la consolation, la compagnie accompagne encore solidement leurs fragilités apparentes.

Nadja Pobel – www.sceneweb.fr

Pour la consolation. Variation sur le thème de la fuite en cinq histoires
Texte, mise en scène et jeu Pierre Bidard, Iris Pucciarelli
Composition musicale et musique live Sly Apollinaire

Scénographie Zoé Logié de Mersan
Lumière Gautier Le Goff
Son Haldan De Vulpillières, Etienne Martinez
Costumes Marion Duvinage

Coproduction Le Moulin de l’Hydre à Saint Pierre d’Entremont ; La Compagnie La Vallée de l’Égrenne
Soutiens Théâtre des Bains Douches au Havre, Labo Victor Hugo à Rouen, Théâtre de Lisieux, Théâtre Charles-Dullin à Grand Quevilly, Théâtre de La Tempête à la Cartoucherie, Théâtre de l’Etincelle à Rouen, La Cité théâtre à Caen
Partenaires DRAC Normandie, Région Normandie

Durée : 1h30

Théâtre de l’Élysée, Lyon
du 1er au 4 décembre 2025

Nouveau Théâtre de l’Atalante, Paris, dans le cadre du festival Tremplin NTA
du 10 au 12 décembre

4 décembre 2025/par Nadja Pobel
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