Autour de la pièce de Shakespeare, Philippe Ulysse a rassemblé des textes évoquant les souffrance de la guerre. L’intention est louable mais ce poème dramatique censé « exorciser les fantômes » ne nous semble pas totalement abouti.
Des textes de Mahmoud Darwich, Fernando Pessoa ou encore T.S.Eliot se confrontent au Macbeth de William Shakespeare. La proposition est séduisante : mettre en résonnance des textes d’époques différentes pour tenter de comprendre ce qui pousse l’homme à se battre, à tuer pour conquérir.
Dans un dispositif bi-frontal, une scène de cabaret fait face à une maison style années 50. Au centre l’espace va peu à peu se transformer en un lien sanguinaire. Macbeth (Anthony Paliotti) va tuer le roi (Fred Ulysse) qui se réincarnera en ancien combattant. « Je ne pouvais sans doute choisir meilleure bataille que celles des drames de Shakespeare pour évoquer le véritable sujet de L’odeur du sang…, à savoir l’absurdité de la guerre » explique Philippe Ulysse.
Mais le spectacle est déconcertant. D’abord parce que Fred Ulysse a choisi de ne pas traduire les passages de Macbeth joués en anglais. On aurait préféré que l’ensemble des textes entrent en résonance dans une même et unique langue, qu’ils se mêlent et s’entrechoquent. L’alternance de la langue créé trop de ruptures dans le spectacle et perd ainsi de son unité. Et puis lorsqu’il ralentit délibérément le rythme, le spectacle perd en force. Certaines scènes ne fonctionnent pas vraiment. Le côté cabaret n’apporte pas grand-chose. On apprécie cependant le risque pris par l’artiste, sa volonté de créer de belles images, mais il y a un vrai décalage entre l’intention et ce que l’on observe sur scène.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
L’ODEUR DU SANG HUMAIN
NE ME QUITTE PAS DES YEUX
Philippe Ulysse
conception & mise en scène Philippe Ulysse
assistant à la mise en scène Gaspard Monvoisin
scénographie Éric Soyer et Romain Crivellari
vidéo Gaëtan Besnard
lumière Jean-Gabriel Valot et David Baudenon
création sonore Laurent Perrier
administration Mathieu Pathé
régisseur plateau et son Romain Crivellari
costumes Nathalie Saulnier
masques, perruques et maquillages Catherine Saint-Server
administration Mathieu Pathé
avec Nicolas Avinée, Victoire Dubois, Dalila Khatir ou Pascale Valenta, Laurence Mayor, Anthony Paliotti, Fred Ulysse
production Le Bureau de l’intervalle | coproduction l’Avant Seine / Théâtre de Colombes, La Scène Nationale de Saint Quentin-en-Yvelines | avec le soutien en résidence du Volcan / Scène Nationale du Havre, Le Monfort / Paris, La Gaîté Lyrique / Paris | avec l’aide à la production d’ARCADI, de la SPEDIDAM et la participation artistique du Jeune Théâtre National | coréalisation Le Monfort / Paris
remerciements à La Compagnie Louis Brouillard.
Durée: 2 heures
Création les 9, 10, 11, 12 janvier 2013 au Théâtre de Saint-Quentin en Yvelines
24, 25, 26 janvier 2013 à l’Avant Seine / Théâtre de Colombes
du 29 janvier au 16 février 2013 au Monfort / Paris
du mardi au samedi à 20h30
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