Avec sa dernière création, le chorégraphe Mourad Merzouki orchestre un dialogue entre musique baroque et danses urbaines, qui, malgré une interprétation entre puissance, virtuosité et sensualité, peine à dépasser les thèmes clichés du hip-hop contemporain.
Ancien directeur du Centre chorégraphique national de Créteil, Mourad Merzouki a contribué à faire entrer le hip-hop sur les scènes de théâtre grâce à une écriture où sont distillées des techniques comme le break, le popping ou encore le locking. Et, depuis une vingtaine d’années, il n’a cessé de frotter les danses urbaines à des univers variés, comme la boxe (Boxe boxe, 2010), des paysages numériques mouvants (Pixel, 2014 avec Adrien Mondot et Claire Bardainne) ou des musiques considérées comme savantes (Folia, 2018). Dans Phénix, c’est la musique baroque qui s’entremêle aux gestuelles hip-hop de quatre danseur·euses. Une rencontre souvent présentée comme novatrice, en passe de devenir un poncif dans le champ du hip-hop contemporain.
La musicienne Lucile Boulanger fait vibrer sa viole de gambe au centre de la scène. Dans l’obscurité, se révèlent peu à peu les silhouettes de quatre interprètes : Mathilde Devoghel, Aymen Fikri, Hatim Laamarti et Pauline Journé. Des rythmes électroniques se mélangent aux variations baroques. L’ensemble ondule sur les corps, qui se déploient en gestuelles fluides et puissantes. Les tableaux se succèdent, portés par la précision des danseur·euses, et exposent les saccades expressives du popping, les figures au sol virtuoses du break, mais aussi des gestes amples, qui projettent les corps dans l’espace. Efficace, exécutée avec précision, cette danse aux airs narratifs, dont la théâtralité est cousine du mime, a un air de déjà-vu. Que produit ce dialogue entre danse urbaine et musique baroque ? Révèle-t-il davantage qu’une tentative de réconciliation de deux esthétiques vues comme opposées, savantes et populaires ? Le hip-hop mérite sûrement de transcender ces questionnements.
Belinda Mathieu – www.sceneweb.fr
Phénix
Chorégraphie Mourad Merzouki
Avec Mathilde Devoghel, Aymen Fikri, Hatim Laamarti, Pauline Journé
Assistant mise en scène Kader Belmoktar
Viole de gambe Lucile Boulanger, en alternance avec Garance Boizot ou Salomé Gasselin
Musiques additionnelles Arandel
Lumières Yoann TivoliProduction Encore Un Tour
Coproduction Pôle en Scènes ; Festival d’AmbronayDurée : 1h
Festival Off d’Avignon 2023
La Factory
du 7 au 29 juillet, à 20h10 (relâche les 10, 17, 24)L’Île-de-France fête le théâtre, Île-de-loisirs de Cergy-Pontoise
du 11 au 13 aoûtFestival Cadences, Arcachon
le 29 septembreL’Escale, Tournefeuille
le 7 novembreFestival Karavel, Théâtre Jean-Vilar, Bourgoin-Jallieu
11 novembreCentre Culturel de Sucy-en-Brie
le 11 décembreCentre des bords de Marne, Le Perreux sur Marne
le 9 janvier 2024Espace Gérard-Philipe, Port-Saint-Louis-du-Rhône
le 19 janvierCentre Culturel François Mitterrand, Tergnier
le 26 janvierLa Fileuse, Loos
le 27 janvierL’Alliage, Olivet
le 30 janvierThéâtre Ligéria, Sainte-Luce-sur-Loire
le 31 janvierL’Atrium, Tassin-la-Demi-Lune
les 6 et 7 marsThéâtre de La Grenette, Belleville En Beaujolais
le 8 marsThéâtre des Quatre Saisons, Gradignan
le 12 marsThéâtre Claude Debussy, Maisons-Alfort
le 5 avrilLe Forum, Flers
le 16 avril
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !