« Ah, si j’étais riche ! », nous sommes nombreux à pouvoir fredonner cet air « d’Un violon sur le toit », mais peu d’entre nous savent que cette comédie musicale à succès a été adaptée d’un roman de Sholem Aleichem. Il fut pourtant, en son temps, le plus célèbre des écrivains de langue yiddish. A sa mort à New York, en 1916, son enterrement vit défiler des milliers de personnes. Un véritable cortège de rock star…
De son vrai nom Sholem Rabinovitch, il est né en 1859 à Péréiaslav, une petite ville de l’Empire tsariste. Il n’a que treize ans quand il perd sa mère du choléra. Son père se remarie et cette marâtre lui inspire son tout premier texte : un recueil des malédictions qu’elle imposait à son entourage. Engagé comme précepteur, il tombe amoureux de la fille de son patron, se fait renvoyer, mais réussit quand même à l’épouser. A la mort de son beau-père, il se retrouve à la tête d’une petite fortune, qu’il va s’empresser d’engloutir dans la création d’une maison d’édition. C’est que le petit Sholem Rabinovitch a découvert très tôt qu’il aime écrire. « Vous savez que je suis toujours prêt à écrire, même sur la pointe d’une aiguille ou sur le tranchant d’un sabre ! ». Rapidement, il parvient à vivre de sa plume, grâce à la presse yiddish qui devient avide de ses feuilletons. Il y décrit le monde qui l’a vu naître. Kasrilevké, le shtetl imaginaire dont est issu Menahem-Mendl, est inspiré du village où il a grandi. Les tribulations de son personnage de rêveur, qui croit toujours à la possibilité de faire fortune, sept fois à terre, huit fois debout, évoquent ses propres faillites pour cause d’investissement hasardeux. La saveur de ses récits tient à ce ton indéfinissable, où rires et larmes, ironie et tendresse sont toujours indéfectiblement mêlés. Le rêveur, c’est Sholem Aleichem lui-même, rêveur et homme de l’air, qui écrit pour mieux nous aider à respirer.
Menahem-Mendl, le rêveur
(Ah si j’étais riche !)
de Sholem Aleichem
Mise en scène Hélène Cohen
Avec Pauline Vaubaillon et Florent FavierLa Huchette
Les lundis 29 avril et 13 mai à 19hAvignon Off
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